vendredi 2 mars 2018

Conte: Le chat, le coq et la faucille (Partie IX)


CONTE: LE CHAT, LE COQ ET LA FAUCILLE (PARTIE ix)



IX. Furti-Furton et sa faucille au pays des Malissours

Furton est devenu riche comme Furti.
Qu’en est-il, maintenant, de leur cadet, parti
Sa faucille à l’épaule et rêvant de gloire ?
Ne s’arrêtant que pour manger ou pour boire,
Il chemine par monts et par vaux, nuit et jour,
Et arrive enfin au pays des Malissours.
Juillet frappait à la porte de la Nature,
Le soleil réchauffait toutes les créatures,
Et les plaines semblaient radieuses comme lui
Quand dans le firmament infini il reluit ;
Les épis, tout dorés, dansaient comme des femmes
Au souffle du zéphyr qui leur disait sa flamme.
Furti-Furton est las, très las. Il a besoin
De se reposer, et ne peut aller plus loin,
Il se couche sur un épais tapis de mousse,
A l’ombre d’un chêne, sur l’herbe qui pousse.
Il dort longtemps, il dort très longtemps. Le soleil
Ne le réveille pas de son pesant sommeil
Mais des sons de cloches et des bruits de foule.
On le regarde comme s’il était une goule.
« J’ai faim, les amis, dit-il, et je vais mourir.
Aidez-moi ! N’avez-vous donc rien à m’offrir ? »
« Si, si. Mais à une condition particulière. »
« Laquelle ? » « C’est cette demi-lune altière
Qui dort à vos côtés : dites-nous ce que c’est. »
« Une demi-lune ? Mais qu’est-ce que j’en sais ? »
« C’est votre compagnon sur la mousse verte ! »
« Ah ! vous êtes drôles ! C’est ma faucille, offerte
Par mon père, ce n’est point un être vivant. »
« Faucille ? Drôle de nom ! » Dit-on en rêvant.

[A SUIVRE]


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène 

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