mardi 27 février 2018

Conte: Le chat, le coq et la faucille (Partie VI)


CONTE: LE CHAT, LE COQ ET LA FAUCILLE (PARTIE Vi)




VI. La récompense que toucha Furti, qui vendit cher son coq

A quatre heures, le coq chante une fois encore,
Emplissant l’espace de son hymne sonore.
« Ohé ! qu’est-ce encore ? » « Le coq vous avertit
De son retour. Jusqu’au ciel il est parti,
Et il a ramené le jour indocile !
Regardez ! » Dans le ciel immense et tranquille,
Cette fenêtre ouverte, on voit le jour radieux
Qui frappe aux portes de tous les hommes joyeux
Et, pareil à la mer, par de grands flots entre
Dans toutes les maisons et dans tous les antres,
Réveillant les bêtes et aussi les humains
Et jusqu’aux lits, jusqu’aux nids, trouvant un chemin.
Le prince, émerveillé de cette aventure,
Veut posséder cette puissante créature
Petite, mais beaucoup plus forte qu’un cheval !
« Nul n’osera, pense-t-il, être mon rival,
Les rois voisins seront jaloux de ma gloire !
Être capable de vaincre la Nuit noire,
Cela fera frémir maints royaumes soumis ! »
Et Calamor va dire à Furti : « Mon ami,
Mon nom est Calamor, et ton camarade
Me sera utile contre la nuit maussade.  
Veux-tu me le vendre ? » « C’est ce qui m’est resté
De mon défunt père que j’aimais, majesté.
Je ne le vendrai pas. » « Cent écus ? » « Pas pour mille ! »
« Diable, l’ami, tu es donc bien difficile !
« Dix mille écus ? » « Non » « Cent mille écus ? » « Non » « Par Dieu !
Quel prix proposes-tu ? » « Votre fille aux beaux yeux. »
Le prince est interdit, il médite, hésite
Et dit à Furti : « C’est ta première visite,
Etranger, et tu veux ma fille ! Il n’y a donc rien
D’autre que tu préfères avoir ? Réfléchis bien. »
« Je ne veux rien d’autre », « Dans ce cas je te donne
Ma fille Seluska dont la beauté rayonne
Et cent mille écus d’or pour sa dot. » Fort content,
Furti embrasse le bon roi. En peu de temps
Le mariage se fait, et grâce au coq magique,
Calamor n’envoie plus chercher le Jour antique
Qui tel un visiteur patient et éternel
Vient frapper de lui-même à la porte du ciel.

[A SUIVRE]


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène 

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