vendredi 23 février 2018

Conte: Le chat, le coq et la faucille (Partie III)

 CONTE: LE CHAT, LE COQ ET LA FAUCILLE (PARTIE III)


III. Ce que Furti découvrit au sujet du pays du prince Calamor

A Furti le maître des clefs doucement demande :
« Vous n’avez rien mangé ? Votre faim est grande,
Je suppose. » « Oui, très grande ! » répond Furti
« Mangez, buvez alors, ne soyez pas parti
Du palais de notre prince la faim au ventre,
Car on ne sort jamais d’ici comme on entre. »
Furti, sans attendre, dévore sans remords
Son dîner, régalant son coq aux plumes d’or.
Maintenant il se fait tard. Un garde prépare
Le lit du voyageur, d’une douceur si rare
Que Furti croit dormir sur les flots d’une mer.
Pour la première fois, son cœur n’est point amer
En allant au lit, et son beau coq demeure
Perché à son chevet en comptant les heures.
Or dans ce pays, comme un jeune cœur l’amour,
Il faut tous les matins aller chercher le jour.
Furti est réveillé par des domestiques
Qui parlent entre eux : « Allons ! Bœuf, Ogre, Moustique !
Réveillez-vous ! Il faut retrouver le soleil ! »
« Ah ! Attends donc un peu, j’ai encore sommeil ! »
« Je veux dormir ! » « Mais la voiture est-elle prête ? »
« L’essieu est bien graissé, même une tempête
Ne brisera pas les roues. » « A la bonne heure ! allons 
Trouver le jour ! Pourvu que ce ne soit pas long. »
Furti est très surpris et pense en lui-même :
« Qu’est-ce que ce pays où le ciel reste blême
Jusqu’à ce qu’on aille trouver le soleil ? Dieu !
Où suis-je ? Peut-être que je ferais mieux
De m’en aller d’ici. La chose serait laide,
Cependant, le roi m’a aidé, il faut que j’aide. »

[A SUIVRE]


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène

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