samedi 15 août 2015

Conte: Le trésor des sept voleurs (Partie VI)

CONTE: LE TRÉSOR DES SEPT VOLEURS (PARTIE Vi)


Vocabulaire: una somma: une charge (comme dans: bête de somme) 

VI. De quelle manière les sept voleurs furent châtiés pour leurs méfaits

Le maître des céans aida son convive
A décharger toutes ses mules chétives
Avec bienveillance et sans montrer de dédain.
Mais un noir soupçon vint à son esprit soudain,
Car il remarqua que les outres étaient bien dures
Pour être remplies d’huile, et garda sa figure
Joyeuse cependant, sans rien dire ou montrer
Au sinistre brigand qu’il vient de rencontrer.
Près du foyer il mit les outres. « Nul n’en donne
S’il en trouve. Est-ce que l’huile de Balagne est bonne ? »
Demanda-t-il à son hôte. « Et on a raison
De ne point en donner, bonne en toute saison.
Sachez que cette huile est toujours la même
Et que Dieu, pour vous en faire goûter, vous aime. »
Répondit ce dernier, qui Petro se nomma.
« Je vous en achèterai, demain, una somma.
Mais maintenant, mangeons. Ma femme est soupière !
Quand le sommeil viendra alourdir vos paupières,
Vous irez vous coucher. » Quand le brigand alla
Dormir, l’industrieux Stevanu appela
Ses servantes et leur dit : « Chauffez sans bruit et vite
Un grand chaudron d’huile. L’homme que j’invite
Est sans doute un voleur et doit être puni. »
Cachés dans leurs outres et de leurs sabres munis,
Les voleurs s’apprêtèrent à en sortir, immondes,
Croyant le silence complice et tout le monde
Endormi à cette heure. Un voleur déchira
Son sac, mais à peine sorti, il expira,
Car il reçut des mains des servants vaillantes
Sur le visage de l’huile bouillante.
Jugez de ses affreux cris et de sa douleur.
Le même châtiment frappa les cinq voleurs
Restés dans leurs outres, qui eux aussi périrent
Dans d’atroces douleurs, et nul ne coup ne férirent.
Le chef des sept voleurs, qui entendit leurs cris,
Pour la première fois de sa vie de peur pris,
Voulut s’enfuir, mais fut arrêté. Son supplice
Lui donna la même mort que ses complices ;
Il cria tant que tout le monde ouït sa voix :
On l’habilla d’une chemise de poix
Et on le fit brûler, ce brigand diabolique,
Au jour de vendredi sur la place publique.

[FIN DU CONTE: LE TRÉSOR DES SEPT VOLEURS]


Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène

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