mercredi 12 août 2015

Conte: Le trésor des sept voleurs (Partie III)

CONTE: LE TRÉSOR DES SEPT VOLEURS (PARTIE IIi)


III. Ce qui arriva à Francesco, le frère de Stevanu, quand il alla à la grotte des sept voleurs

Stevanu mesura ses pièces, abusé,
Sans qu’il ne s’en doutât, par son frère rusé.
Il trouva sept boisseaux d’or, ainsi que trois autres
De pierres précieuses brillant comme des astres.
On rendit la mesure à Francesco, qui vit
Un beau sequin collé à la poix, et se dit :
« Ah ! ah ! je vois ce que mon frère me cache !
D’où vient sa fortune ? Il faut que je le sache. »
Il alla donc le voir. « Pan ! pan ! pan ! » « Qui est là ? »
« Ton frère, Francesco. » « Que me veux-tu ? » « Hélas,
Je vois que tu caches ta richesse à ton frère !
Un tel comportement eût navré notre père ;
A quoi t’a servi mon boisseau ? » « A mesurer
Un peu de blé. Il n’y a rien d’autre à augurer. »
Répondit Stevanu. « Tu me mens encore !
Mais je jure que tu ne verras plus l’aurore,
S’écria Francesco, de son frère irrité,
Si tu ne me dis pas maintenant la vérité.
Tu seras arrêté et on va te pendre. »
A la menace que Stevanu vint d’entendre,
Il raconta tout à son frère avaricieux.
« Ah ! ah ! dit ce dernier, tu es un malicieux,
Et tu m’as raconté mille balivernes ! »
Ils décidèrent de revenir à la caverne
Tous les deux le soir. Mais Francesco n’attendit
Pas Stevanu, et seul, le fourbe s’y rendit
Et prit deux bons mulets pour ravir la fortune
Des sept voleurs, trouvant la nuit opportune.
Il cacha ses bêtes, de peur d’être surpris,
Derrière un gros rocher, et avecque mépris
Monta, comme le fit son frère, sur un arbre,
Et y resta aussi figé que le marbre.
Les sept voleurs vinrent sans demeurer longtemps ;
Stevanu, de les voir repartir bien content,
Dit : « Serchia, ouvre-toi. » à la porte sombre.
La porte s’ouvrit, et Francesco, dans l’ombre,
Vit, ébloui, reluire le trésor des voleurs,
Or, sequins et pierreries aux radieuses couleurs.
Plus prompt que Stevanu, il chargea ses bêtes
De sequins et diamants, et perdant la tête,
En remplit ses poches et voulait tout emporter.
Lorsqu’il allait sortir, l’esprit déconcerté,
Il oublia soudain les magiques paroles,
Et c’était, pour ne rien vous cacher, bien drôle
De l’entendre prier : « Porte, huis, ferme-toi,
Belle porte, ferme-toi... » et rester pantois
Car la porte restait sourde à ses prières.
Pendant ce temps les sept brigands, âmes guerrières,
Revinrent à leur grotte et trouvèrent l’étranger.
En colère de voir quelqu’un les déranger,
Ils sortirent leurs sabres et le mirent en pièces
Avant d’aller dîner ensuite avec liesse,
Et lui firent ce qu’on fait à un bœuf bien gras.
Ils jetèrent dans un coin tête, jambes, bras,
Et un des sept voleurs dit : « C’est chose faite.
Mangeons notre repas et faisons la fête. »

[A SUIVRE]


Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène

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