CONTE: LE TRÉSOR DES SEPT VOLEURS (PARTIE IIi)
III. Ce qui arriva à Francesco, le frère de Stevanu,
quand il alla à la grotte des sept voleurs
Stevanu mesura ses pièces, abusé,
Sans qu’il ne s’en doutât, par son frère
rusé.
Il trouva sept boisseaux d’or, ainsi que
trois autres
De pierres précieuses brillant comme des
astres.
On rendit la mesure à Francesco, qui vit
Un beau sequin collé à la poix, et se
dit :
« Ah ! ah ! je vois ce
que mon frère me cache !
D’où vient sa fortune ? Il faut que
je le sache. »
Il alla donc le voir. « Pan ! pan ! pan ! » « Qui est
là ? »
« Ton frère, Francesco. » « Que
me veux-tu ? » « Hélas,
Je vois que tu caches ta richesse à ton
frère !
Un tel comportement eût navré notre père ;
A quoi t’a servi mon boisseau ? » « A
mesurer
Un peu de blé. Il n’y a rien d’autre à
augurer. »
Répondit Stevanu. « Tu me mens
encore !
Mais je jure que tu ne verras plus l’aurore,
S’écria Francesco, de son frère irrité,
Si tu ne me dis pas maintenant la
vérité.
Tu seras arrêté et on va te pendre. »
A la menace que Stevanu vint d’entendre,
Il raconta tout à son frère avaricieux.
« Ah ! ah ! dit ce
dernier, tu es un malicieux,
Et tu m’as raconté mille balivernes ! »
Ils décidèrent de revenir à la caverne
Tous les deux le soir. Mais Francesco n’attendit
Pas Stevanu, et seul, le fourbe s’y
rendit
Et prit deux bons mulets pour ravir la
fortune
Des sept voleurs, trouvant la nuit
opportune.
Il cacha ses bêtes, de peur d’être
surpris,
Derrière un gros rocher, et avecque
mépris
Monta, comme le fit son frère, sur un
arbre,
Et y resta aussi figé que le marbre.
Les sept voleurs vinrent sans demeurer
longtemps ;
Stevanu, de les voir repartir bien
content,
Dit : « Serchia,
ouvre-toi. » à la porte sombre.
La porte s’ouvrit, et Francesco, dans l’ombre,
Vit, ébloui, reluire le trésor des
voleurs,
Or, sequins et pierreries aux radieuses
couleurs.
Plus prompt que Stevanu, il chargea ses
bêtes
De sequins et diamants, et perdant la tête,
En remplit ses poches et voulait tout
emporter.
Lorsqu’il allait sortir, l’esprit
déconcerté,
Il oublia soudain les magiques paroles,
Et c’était, pour ne rien vous cacher,
bien drôle
De l’entendre prier : « Porte,
huis, ferme-toi,
Belle porte, ferme-toi... » et
rester pantois
Car la porte restait sourde à ses
prières.
Pendant ce temps les sept brigands, âmes
guerrières,
Revinrent à leur grotte et trouvèrent l’étranger.
En colère de voir quelqu’un les
déranger,
Ils sortirent leurs sabres et le mirent
en pièces
Avant d’aller dîner ensuite avec liesse,
Et lui firent ce qu’on fait à un bœuf
bien gras.
Ils jetèrent dans un coin tête, jambes,
bras,
Et un des sept voleurs dit : « C’est
chose faite.
Mangeons notre repas et faisons la fête. »
[A SUIVRE]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
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La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2166.
mercredi 12 août 2015
Conte: Le trésor des sept voleurs (Partie III)
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