CONTE: LE TRÉSOR DES SEPT VOLEURS (PARTIE V)
Vocabulaire: Balaninchi,
"Balagnais", habitants de la Balagne, pays de la Corse où l'olivier
est cultivé avec le plus de succès (Note du conteur)
V. La ruse que trouvèrent les sept voleurs pour se
venger de Stevanu
Voyageant pendant dix jours, un des
rapiniers
Finit par arriver chez le vieux
cordonnier,
Le juge commère quand il le regarde
Et lui dit : « J’ai
quitté le pays. Il me tarde
De savoir ce qu’il y a eu ici-bas de
neuf,
Qui est devenue mère et qui est devenu
veuf. »
« Il n’y a rien de nouveau, sire,
que je sache. »
« J’ai une bourse emplie d’or et
que je cache,
J’ai juré de l’offrir – cordonnier,
réfléchis –
A qui me dira qui s’est soudain enrichi. »
« Personne n’est devenu riche...Ah
si ! un hère
Nommé Stevanu, qui vivait dans la misère
Et à qui je donnais pour qu’il mangeât
du pain.
De nouvelles couleurs son pâle front est
peint,
Il a plusieurs servants et plusieurs
servantes,
Mais il parle peu et jamais ne se vante.
J’ai même ouï dire, bon sire, sans l’envier,
Qu’il a acheté hier le grand clos d’oliviers,
Vous savez, celui qui est près de l’église. »
« Que sais-tu d’autre ? Il
faut que tu me le dises. »
« Rien, seigneur. » « Ma
bourse ne t’appartiendra pas. »
Et le voleur alla, qui mangeaient leur
repas,
Trouver ses compagnons fatigués de la
route
Et tout leur dire. « C’est ce Stevanu
sans doute
Qui est venu chez nous, et de cet
étranger
Il nous faut, dit le chef, sans pitié
nous venger.
Mais il nous faut aussi, pour que ce
fourbe meure,
Sans être soupçonnés entrer dans sa demeure. »
« Cela est fort simple, dit l’un
des sept voleurs,
Afin de nous venger de ce batifoleur,
Faisons-nous passer pour Balaninchi, mes
frères.
Nos premières mules, dans le but de
distraire,
Seront chargées d’huile, et six autres
porteront
Six d’entre nous, qui dans des outres se
cacheront.
Entrés dans la maison, nous tuerons tout
le monde. »
« Cela est bien pensé. » dit
le chef immonde
Qui, bien déguisé, s’en allait le
lendemain
En errant avec ses mules par les chemins
Et criant : « Balagnais !
Balagnais ! qui achète
De la bonne huile ? » Cachés
dans leurs cachettes,
Les six autres brigands demeurèrent
longtemps,
De ne point se venger prestement
mécontents.
Ils arrivèrent enfin, quand la nuit
devint sombre,
A la demeure de Stevanu, et dans l’ombre
Qu’ils trouvèrent opportune à la
fatalité,
Le chef cria : « Qui nous
donne hospitalité ?
I Balaninchi ! I Balaninchi nous
sommes ! »
« Entre, dit Stevanu, mon brave
bonhomme. »
Et le chef des brigands reconnut son
ennemi,
Remercia et entra, et de joie il frémit.
[A SUIVRE]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
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La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2166.
vendredi 14 août 2015
Conte: Le trésor des sept voleurs (Partie V)
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