mardi 11 août 2015

Conte: Le trésor des sept voleurs (Partie II)

CONTE: LE TRÉSOR DES SEPT VOLEURS (PARTIE Ii)


II. La découverte que Stevanu fit dans la grotte des sept voleurs, et ce qu’il dit à sa femme de faire

Stevanu, étonné de cette découverte,
Qui ordonna de se refermer à la porte,
Vit mille richesses quand il s’aventurait
Dans la grotte bien sombre et que rien n’éclairait
Hormis les fentes des rochers : diamants, émeraudes,
Pesants sac de sequins, butins des maraudes,
Or, topazes, saphirs, rubis ensevelis
Sous des escarboucles et sous des jaspes polis.
Stevanu resta là, ébloui, pendant une heure,
Et contemplait cette caverneuse demeure
Qui cachait toutes ses richesses, avec stupeur.
Réveillé tout à coup de sa douce torpeur,
Il se dit : « Et si les sept voleurs revenaient ? »
Et il ouvrit son sac que ses yeux retenaient
Et le remplit de tout ce qu’il pouvait porter.
Avant que de partir, pour ne point alerter
Il commanda : « Serchia, ferme-toi. ». A sa femme
Il revint tout joyeux : « La misère infâme,
S’écria-t-il, ne va plus nous faire souffrir !
Ouvre ce sac et vois ce que j’ai à t’offrir. »
Elle le fit et vit mille pierres précieuses
Qui comme le soleil étaient radieuses
Et des sequins reluire, aussi clairs que le jour,
Et la pauvre femme s’écria à son tour :
« Sainte Vierge ! Cela est à nous ? Comment croire... »
« Oui, il l’est. » « Nous allons vivre dans la gloire,
Et par tout le monde nous serons jalousés !
Dieu bénisse l’homme bon que j’ai épousé !
Nous serons reine et roi et duc et duchesse,
Nul ne pourra compter nos grandes richesses ! »
« Soyons d’abord prudents puis nous quitterons l’asseau.
Va chez mon frère lui emprunter son boisseau
Pour que nous mesurions tout cela. Mais cache
Notre secret, il ne faut pas qu’il le sache. »
Elle partit. « Pan ! pan ! » « Qui est là ? » « Moi, ouvrez. »
Et la porte s’ouvrit. « C’est pourquoi ? » « Vous pourrez
Nous prêter – pardon si cela vous dérange –
Votre boisseau ? » « Voilà une chose étrange !
Qu’allez-vous en faire ? » « Nous avons rassemblé,
Qu’il nous faut mesurer maintenant, un peu de blé. »
Francesco lui donna le boisseau. « Cette fourbe,
Se dit-il une fois seul, n’a ni blé ni herbe.
Mais heureusement que j’ai mis du poix au fond ;
Je saurai ce que mon frère et sa femme font,
Et s’ils ont mesuré du blé, ce qu’il prétendent.
Mais attendons, car les plus rusés attendent. »

[A SUIVRE]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène

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