CONTE: LE TRÉSOR DES SEPT VOLEURS (PARTIE IV)
IV. Ce que fit Stevanu quand il découvrit ce qui
arriva à son frère Francesco dans la grotte des sept voleurs, qui se rendirent
compte qu’un étranger y était venu
Pour trouver son frère, Stevanu, le
lendemain,
Alla chez lui. Sa femme au cœur moins
inhumain
Qui pleurait, l’informa qu’il partit la
veille
Et, comme ensorcelé, il contait
merveilles.
« Il lui est sans aucun doute
arrivé malheur,
Pensa Stevanu, à cause des sept voleurs. »
Et alla, se cachant comme d’habitude,
A la grotte des sept voleurs, plein d’inquiétude.
Dès qu’il vit les brigands partir, il y
entra,
Chercha de tous côtés et enfin rencontra
De son pauvre frère les restes informes.
Il les mit dans un sac, et à sa femme en
larmes
Conta toute l’affaire, ensuite lui jura
Qu’elle aurait cinq boisseaux pesants qu’il
mesura,
A condition de ne rien dire et se taire.
Mais comment expliquer ce soudain
mystère
De la disparition d’un homme bien connu ?
Et que dire aux paysans ? Le rusé
Stevanu
Alla, après l’Ave Maria, bien preste,
Voulant cacher de son frère mort les
restes,
Trouver un cordonnier qui avait bien
vécu
Et lui dit : « Mon ami,
dis, veux-tu vingt écus ? »
« Pardieu, oui, je les veux ! » « Fais-moi
dans deux heures
Un sac de cuir. » « Si je
le refuse que je meure !
A quoi servira-t-il ? » « Fais
seulement ton devoir
Si tu veux les écus. Tu ne vas rien
savoir.
C’est un secret que nul humain ne doit
connaître. »
Le sac fait, Stevanu se hâta d’y mettre
Les restes de son frère, et les
ensevelit
Dans le jardin, la nuit. Pour cacher son
délit
Il fit courir le bruit que son frère est
malade,
Puis mal, et enfin mort. Nul ne fit la
balade,
Son frère n’étant point un homme fort
chéri,
Pour voir s’il se mourait ou s’il avait
guéri,
Et ne put se douter de la ruse macabre.
Au lieu du frère qui périt par le sabre,
Riche et qui n’était pas un ténébreux
voyou,
On enterra une bière emplie de cailloux
Et pour elle implora le pardon céleste.
« Don, don, don. » les cloches
sonnaient le glas, funestes,
Pendant qu’en grande pompe au cimetière
on allait
Et honorait le mort comme il le fallait.
De retour, les brigands, dans leur
ténébreux havre,
Ne trouvèrent point à sa place le
cadavre.
« Par le Diable ! jura le
chef. Où est parti
L’homme qu’on a tué ? Seul il n’est
pas sorti,
Et il a forcément un autre complice
Que nous devons trouver, ou c’est le
supplice
Qui nous attend, ou bien être à nouveau
volés.
Il faut que ce fourbe soit aussi
décollé. »
Et les autres brigands à cela acquiescèrent
Et se mirent en marche, vautours cachant
leurs serres.
[A SUIVRE]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
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La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2166.
jeudi 13 août 2015
Conte: Le trésor des sept voleurs (Partie IV)
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