jeudi 13 août 2015

Conte: Le trésor des sept voleurs (Partie IV)

CONTE: LE TRÉSOR DES SEPT VOLEURS (PARTIE IV)


IV. Ce que fit Stevanu quand il découvrit ce qui arriva à son frère Francesco dans la grotte des sept voleurs, qui se rendirent compte qu’un étranger y était venu

Pour trouver son frère, Stevanu, le lendemain,
Alla chez lui. Sa femme au cœur moins inhumain
Qui pleurait, l’informa qu’il partit la veille
Et, comme ensorcelé, il contait merveilles.
« Il lui est sans aucun doute arrivé malheur,
Pensa Stevanu, à cause des sept voleurs. »
Et alla, se cachant comme d’habitude,
A la grotte des sept voleurs, plein d’inquiétude.
Dès qu’il vit les brigands partir, il y entra,
Chercha de tous côtés et enfin rencontra
De son pauvre frère les restes informes.
Il les mit dans un sac, et à sa femme en larmes
Conta toute l’affaire, ensuite lui jura
Qu’elle aurait cinq boisseaux pesants qu’il mesura,
A condition de ne rien dire et se taire.
Mais comment expliquer ce soudain mystère
De la disparition d’un homme bien connu ?
Et que dire aux paysans ? Le rusé Stevanu
Alla, après l’Ave Maria, bien preste,
Voulant cacher de son frère mort les restes,
Trouver un cordonnier qui avait bien vécu
Et lui dit : « Mon ami, dis, veux-tu vingt écus ? »
« Pardieu, oui, je les veux ! » « Fais-moi dans deux heures
Un sac de cuir. » « Si je le refuse que je meure !
A quoi servira-t-il ? » « Fais seulement ton devoir
Si tu veux les écus. Tu ne vas rien savoir. 
C’est un secret que nul humain ne doit connaître. »
Le sac fait, Stevanu se hâta d’y mettre
Les restes de son frère, et les ensevelit
Dans le jardin, la nuit. Pour cacher son délit
Il fit courir le bruit que son frère est malade,
Puis mal, et enfin mort. Nul ne fit la balade,
Son frère n’étant point un homme fort chéri,
Pour voir s’il se mourait ou s’il avait guéri,
Et ne put se douter de la ruse macabre.
Au lieu du frère qui périt par le sabre,
Riche et qui n’était pas un ténébreux voyou,
On enterra une bière emplie de cailloux
Et pour elle implora le pardon céleste.
« Don, don, don. » les cloches sonnaient le glas, funestes,
Pendant qu’en grande pompe au cimetière on allait
Et honorait le mort comme il le fallait.

De retour, les brigands, dans leur ténébreux havre,
Ne trouvèrent point à sa place le cadavre.
« Par le Diable ! jura le chef. Où est parti
L’homme qu’on a tué ? Seul il n’est pas sorti,
Et il a forcément un autre complice
Que nous devons trouver, ou c’est le supplice
Qui nous attend, ou bien être à nouveau volés.
Il faut que ce fourbe soit aussi décollé. »
Et les autres brigands à cela acquiescèrent
Et se mirent en marche, vautours cachant leurs serres. 

[A SUIVRE]


Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène

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