dimanche 11 janvier 2015

Conte: La Fleur du rocher (Partie V)

CONTE: LA FLEUR DU ROCHER (PARTIE V


V. La mort de Jean Cate et de la Fleur du rocher, qui firent à leurs enfants de valeureux présents

Les années passèrent ; à Jean Cate Dieu fit présent
D’un garçon de seize ans et d’une fille de treize ans,
Et lui et sa femme, fatigués des batailles,
Sentaient la vieillesse leur courber la taille,
Leur rider le front et leur blanchir les cheveux.
La Fleur du rocher dit à son mari : « Je veux,
Car je suis souffrante, ne plus suivre l’armée,
Et, loin de la guerre, ne plus être alarmée. »
Ils se retirèrent à Brest avec leurs enfants.
Jean Cate, pour le combat rude ne plus s’échauffant,
Confia le secret de son épée enchantée,
Du sang de milliers de héros ensanglantée,
A son fils, et lui dit : « Cache-le aux vivants. »
La Fleur du rocher, sa dernière heure arrivant,
Dit à sa fille chérie : « La vie est éphémère,
Avant de mourir, comme la mère de ta mère,
Je te donne ma baguette, ma bouteille et mes clefs.
Si ton frère devient, un jour, comme ton père chef,
Et si tu le suis dans ses victoires sûres,
Avec cette bouteille tu guériras les blessures ;
La baguette est magique et a de grands pouvoirs.
Il y a des trésors que tout homme rêve d’avoir,
Cachés dans mon château, lui-même caché sous terre,
Et dont les mortels ignorent le mystère,
La Houle de la Corbière est son magique chemin
Qui doit rester, ma fille, inconnu des humains.
Conserve bien ses clés précieuses que je t’offre
Car de vos grands trésors elles ouvrent les coffres. »
La mère expira en en lui faisant le don.
Elle conserva les clés pendues par un cordon
A son cou, et resta quatre ans avec son père
Qui tomba malade et dit à son fils : « J’espère
Que ta sœur te suivra à l’armée et toujours.
Je vous chéris tous deux, mes éternels amours ;
Puisse le destin s’emplir pour vous de clémence ! 
Ta sœur a les clés de vos trésors immenses
Que nous avons pris soin au château de cacher.
Cette lettre signée de mon sang, pour les chercher,
Va vous permettre de trouver votre route. »

Jean Cate mourut, et nul ne sait, sans doute,
Si ses enfants allèrent au château familial
Chercher leurs trésors que deux gardes au front loyal
Jusqu’à ce jour surveillent, éternels et fidèles,
En contemplant les arbres et les blanches hirondelles.

[FIN DU CONTE: LA FLEUR DU ROCHER]


Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène

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