mercredi 8 mars 2017

La danse de Salomé

LA danse de salomé

Georges-Antoine Rochegrosse, Salomé dansant devant Hérode (1887)

Salomé, subtile comme un serpent qui rôde,
Danse lascivement devant son père Hérode
La contemplant, rêveur et charmé malgré lui,
Radieux soleil de chair qui se lève et reluit.
Frêle et plus puissante, pourtant, que la tempête,
Ce que Salomé veut, c’est une sainte tête
Qu’une jeune auréole appesantit soudain :
C’est celle d’un obscur prophète du Jourdain
Du nom de Jean Baptiste, ermite vivant seul
Et qui s’endort, la nuit, drapé de son linceul,
Buvant l’eau des sources, mangeant un peu d’herbe,
Tout habité par les mystères du Verbe
Et à qui l’on prête de ténébreux pouvoirs,
Pâle comme un mourant, maigre et qu’on peine à voir,
Homme qu’on a souvent pris pour du vent qui passe.

La danse continue, Salomé n’est point lasse.
Dans ses deux blanches mains elle porte des fleurs,
C’est une ivresse de parfums et de couleurs
Qui attendrit les cœurs impétueux des braves,
La musique jaillit des harpes des esclaves
Comme une source emplie d’un suave poison, 
La cour est chancelante, elle perd la raison,
Le vertige monte, la bête parfumée,
Sur l’aile limpide de la sombre fumée
Des encens embrasés qui embrasent les cœurs,
Incommensurable, lumineux et vainqueur.


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène

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