ophélie
Eugène Delacroix, La mort d’Ophélie (v.1853)
Avec la grâce d’une fleur coupée
Ophélie dans les flots éternels dort,
Aussi irréelle qu’une poupée,
Vague jouet de l’infertile Mort.
Elle n’espère rien, rien ne l’espère,
Seule au monde, beauté au cœur blessé ;
Hamlet, son amant, a tué son père,
Haillon déchiré dans l’onde laissé,
Le fleuve, dans sa course sereine,
Ce vigoureux athlète indifférent,
Emporte cette blanche sirène
Et va au néant en persévérant ;
Jadis, elle tressait des guirlandes
D’orties, de pâquerettes et de fleurs,
Au bord de cette même humide lande
Qui semble aujourd’hui faite de ses pleurs !
Elle venait dans cette onde rapide
Tremper voluptueusement ses pieds blancs
Qu’elle retirait de ce froid limpide
Qui rendait tout son corps soudain tremblant,
Et maintenant dans son tombeau humide,
Frêle branche cassée par tous les vents,
Portant sa robe comme une cnémide,
Elle dort, cachant ses seins et rêvant.
Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène
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La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2100.
jeudi 9 mars 2017
Ophélie
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