samedi 24 septembre 2016

Saturne dévorant un de ses fils

saturne dévorant un de ses fils

Francisco de Goya, Saturne dévorant un de ses fils (1819-1823)

Saturne, divinité funèbre,
Seul convive d’un horrible festin,
Pour braver l’inéluctable destin,
Mange un de ses fils dans les ténèbres.

Hagard, infanticide et parricide, 
Il fait calmement son devoir hideux,
Et tremblant de ses fils, se nourrit d’eux,
En accomplissant son forfait lucide,

Car il veut régner, seul, sur le monde,
Et car au nom de l’éternel pouvoir,
L’infamie est le plus saint des devoirs
Et la vertu est une chose immonde !

Tout sceptre est taché de sang et de fange,
Boue putride dont nous faisons de l’or !
Ténébreux alchimistes de la mort,
Nous savourons des repas étranges,

Et comme Saturne, dieu redoutable,
Pour que nous demeurions les plus puissants,
Nous consommons tous un pauvre innocent,
Et les noirs mets emplissent notre table.


Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène 

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