lundi 22 août 2016

Conte: Santa Catalina (Partie III)

CONTE: SANTA CATALINA (PARTIE III)

Conte: Santa Catalina (Partie I)
Conte: Santa Catalina (Partie II)

III. De quelle manière Catherine fut sauvée de la mort, ce qu’elle devint, et ce qu’il advint de sa marâtre

La marâtre emmena, à bord d’un fleuve ardent,
La pauvre Catherine et la jeta dedans,
Et elle retourna en pleurant chez elle
Et en se lamentant que malgré son zèle
Elle ne put sauver l’enfant de son noir sort.
Mais le Seigneur sauva Catherine de la mort
Et il fit la entrer dans un couvent paisible
Où loin de sa marâtre elle apprenait la Bible.
« Soignez bien cet enfant, dit-il aux bonnes sœurs, 
Elle a beaucoup souffert, pansez son triste cœur. »
Le père de Catherine demanda à sa femme,
Le soir : « Où est ma fille ? » et la marâtre infâme
Lui répondit qu’elle ne savait pas. « Par Dieu !
S’écria-t-il, trouve-la maintenant, monstre odieux,
Ou je vais te tuer ! » « Où veux-tu que je cherche ? »
« Trouve-la-moi ou meurs ! ». Feignant une longue marche,
La marâtre revint et dit à son époux :
« Je ne la trouve point, hélas, hélas ! sois doux ! »
« Doux ? Tu as égaré ma fille, mégère,
Et ta mort est une punition trop légère ! »
Et la rossa si bien qu’elle en trouva la mort.
Le malheureux père, le cœur plein de remords,
Alla chercher partout sa fillette chérie.
Il ne la trouva point, entra en hystérie
Puis se mit à pleurer, sur une pierre assis.
Le Seigneur vint le voir. « Pourquoi pleurer ainsi ? »
Lui demanda-t-il. « J’ai perdu ma fille aimée. »
« Elle n’est point morte. Par sa mère affamée
Et punie, cette femme a voulu la tuer. »
« Ah la vile femme ! Mentir, s’évertuer
A cacher son forfait ! Mais elle est bien morte !
Dites-moi où ma fille est, à quelle porte
Faut-il que je frappe ? J’irai, même en enfer,
La chercher, ma pauvre fille qui a souffert ! »
« Prends cette pelote de fil d’or et attache
Un de ses bouts à un arbre. Marche et tâche
De ne point reculer. Quand la pelote d’or
Sera vide, tu vas trouver sa porte, alors
Frappe et tu reverras ta chère petite. »
Le père de Catherine la prit et partit vite,
Il suivit le fil d’or et voyagea longtemps,
Trouva une porte et y frappa, content :
« Pan ! pan ! pan ! » « Qui est là ? » « Je suis le pauvre père
De Catherine, qui la cherche et qui espère. »
On ouvrit la porte, et le père éploré
Vit chanter doucement son enfant adoré
Avec d’autres filles, dans une chapelle.
La voilà qui entend son père qui l’appelle,
Se jette dans ses bras et l’embrasse en pleurant.
Il l’embrassa à son tour, et en soupirant
Lui demanda : « Pourquoi es-tu partie, ma chère ? »
De celle qu’elle appelait encore sa mère
Catherine lui conta tous les mauvais traitements
Et comment elle la jeta méchantement
Dans le fleuve, mais grâce à Dieu resta vivante.
« J’ai tué ce démon odieux qui t’épouvante,
Lui dit son père, viens avec moi, tu ne cours
Aucun danger, mon cœur est pour toi plein d’amour. »  
Catherine supplia cependant son père
De la laisser vivre au couvent dans la prière.
Il consentit enfin. Connue pour sa piété,
Catherine vécut bien longtemps en pauvreté, 
Et quand elle mourut on vit une étoile
Reluire dans le ciel ténébreux pour les voiles.

[FIN DU CONTE: SANTA CATALINA]


Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène

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