dimanche 28 août 2016

Conte: U denti paladinu (La dent du paladin) (Partie I)

CONTE: u denti paladinu (partie i)

I. Le château du Diable, et l’aventure d’un jeune chevalier qui s’y invita

Il existait jadis un château effroyable
Et qui appartenait éternellement au Diable ;
De fossés d’eau bouillante il était entouré
Où cuisaient pour toujours les pauvres égarés
Qui y tombaient, âmes dans l’enfer empêtrées.
Des portes d’airain sept dragons gardaient l’entrée.
Aucun aventurier n’avait pu les franchir,
Car le Diable gardait jalousement, sans fléchir,
Dans son château la Dent du Paladin, dont coule,
Comme d’une source à l’abri de la houle,
Un vin éternel et bon, aimé des mortels,
Que le Diable faisait goûter hors du castel
Pour le faire connaître ici-bas aux plus braves
Qu’il soumettait bientôt, faisant d’eux ses esclaves.
Ils venaient, mais jamais ne purent réussir ;
Arrivés aux portes dont on ne peut issir,
Mille cloches sonnaient, et les dragons venaient
Dévorer l’audacieux qu’en enfer ils menaient.
Un jeune chevalier, preux et bravant le sort,
Tenta l’aventure et voulut vaincre la mort.
Il cherchait la gloire, la plus grande de toutes !
Revenir avec la Dent du Paladin ! Sans doute
On parlerait de lui et nul ne l’oublierait.
Même à la géhenne pour cela il irait ! 
En route il se mit donc. Malgré la lassitude,
Les hasards du chemin et la solitude,
Il fut près des portes du château infernal
Se reposant un peu, reposant son cheval.
Dès qu’il fut sur l’herbe, il vit une femme frêle
Et un sanglier qui courait derrière elle,
Enorme et menaçant, grommelant avec fureur.
« Sauvez-moi ! Sauvez-moi ! » Criait avec terreur
La pauvre victime. Le chevalier, bien leste,
Eventra promptement la bête funeste
Avec son grand couteau. « Crâne et bon chevalier,
Qui vient à ce château inhospitalier,
Je ne suis point femme, mais une fée puissante.
Tu m’as sauvée et je te suis reconnaissante. 
Pour te récompenser que veux-tu, bon guerrier ? »
Il répondit à la fée : « Seulement te prier
De me dire comment franchir ces grandes portes. »
« Arrache, chevalier, à cette bête morte
Sa plus grande défense, et tu pourras sans bruit
Entrer dans le château. De ceci sois instruit,
Toutefois : refuse tout ce qu’on t’y offre
Ou tu mourras. Prends garde à l’enfer et ses affres,
N’oublie pas que le Diable est malin et puissant.
Va, mon cœur te sera toujours reconnaissant. »

[A SUIVRE]


Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène 

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