vendredi 1 juillet 2016

Le Néant

 Le néant

Hélas ! cet univers n’est qu’une vaste ombre,
Et la nuit nous couvre de son aile sombre !
Tout ce qui est grand, tout ce qui est bien et beau,
Est l’éternelle proie de l’éternel tombeau !
Pourquoi ces planètes, pourquoi ce monde ?
Pourquoi ce firmament, ces printemps, ces ondes ?
Tout est voué à la destruction, à la mort,
Rien ne demeurera ici-bas, c’est le sort !
Quant à vous, rois, tyrans que le néant enivre,
Lisez les deux premiers mots de l’énorme livre :
Mort, Anéantissement ! Lisez le mot suivant :
Illusion ! vous grondez sombrement en rêvant ;
Taisez-vous, écoutez ce morne silence !
Votre néant se tait, et vous, pestilences,
Vous pourrissez déjà, rongées par les vils vers !

Mais vous vivez longtemps, et ceux qui nous sont chers
Ephémères comme des rêves, se meurent !
Les plus bons nous quittent et les plus mauvais demeurent !
Comme tout est absurde et petit ici-bas !
L’abîme n’écoute point notre coeur qui bat ;
Hélas, hélas ! tout va au ténébreux gouffre !
Tout ce qui vit gémit, tout ce qui vit souffre,
Chimère que le monde ! illusion que l’amour !
Ce jour, mortel, est peut-être ton dernier jour !
Cette nuit, tu verras tes dernières étoiles !
Et le précipice pesant te voile
Déjà de ses ténèbres et de son noir linceul,
Dans ses limbes sans fin tu erreras seul !


Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène 

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