samedi 2 juillet 2016

Conte: U Bastelicacciu et son âne

Conte: u bastelicacciu et son âne

Un ânier, qui était de la Bastelica,
Cheminait un soir, comme était toujours son cas,
Avec son pauvre âne chargé de fromages
Toujours appesanti et jamais au chômage.
L’ânier, qui était tout seul, était effrayé
Par un vent très puissant venant tout balayer.
Qui rendait terrible cette nuit sans lumière.
Arrivés tous les deux près d’une rivière,
Le famélique âne voulut boire, assoiffé.
La pâle lune dont le bois était coiffé
Disparut tout à coup ; l’obscurité profonde  
Voilait l’ânier et l’âne penché sur son onde.
« Ah, vilaine bête ! s’écria le paysan.
A cause de toi, le ciel n’est plus reluisant !
Tu as bu la lune, rends-la, âne immonde ! »
Et ne comprenant rien aux lois de ce monde,
Le voilà qui rosse, à grands coups de bâton,
L’âne qui gémissait. « Obéis, buffleton ! »
S’écria encore l’ânier ; sur l’âne frêle
Revoilà les grands coups qui pleuvent comme grêle.
La lune tout à coup revint. « Enfin ! c’est bien ! 
S’exclama l’imbécile ; ouïr ne coûte rien ! »
La lune disparut de nouveau. « Encore !
Cria le sot ânier ; ah ! vieille pécore !
Rends la lune, maintenant ! » faisant choir ses fardeaux,
Frappant l’âne, il cassa le bâton sur son dos,
Qui tomba mort aux pieds de son stupide maître.
Comme si son trépas pouvait le permettre,
La lune reparut soudain, par hasard.
« Ah, enfin ! dit l’ânier ; le ciel n’est plus hagard.
Que serait le monde si des sots sans tête
Obéissaient toujours aux caprices des bêtes ? 
Il faut que leurs maîtres imposent leurs lois ! »
Et l’ânier, tout content de son illustre exploit
Et comme son âne tout chargé de fromages,
Revint en chantonnant à son petit village.


Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène 

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