mercredi 18 décembre 2019

La fête de la faux

La fête de la faux

Chaque jour est une fête
Et un effroyable festin
Pour la Mort, paysanne bête
Qui se lève tôt le matin

Pour couper son blé, la main gauche
Et les gestes maladroits,
Fauchant comme l’orage fauche
Et sous ses guenilles ayant froid.

Elle rit et elle danse
Sur les cadavres amoncelés,
Et raille notre souffrance
Qui nous condamne à l’appeler,

Elle frappe à gauche et à droite
Et, blessée par sa propre faux,
Elle crie : « Allez, dans la boîte !
Mourez maintenant, il le faut ! »

Elle trébuche et elle tombe,
Marchant dans son propre linceul,
Et elle envoie à la tombe
La femme pâle et l’homme seul,

Le rire idiot, les dents luisantes
Comme des étoiles sans noms,
Et portant sa faux pesante
Qui à nos chimère dit : non.


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène

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