vendredi 28 juillet 2017

Conte: Les fileuses d'or (Partie XII)

CONTE: LES FILEUSES D'OR (PARTIE XiI)


XII. La délivrance des sœurs de Léna, et quel fut le sort de la vieille sorcière

Tandis que les époux se promènent au jardin
Un oiseau en chantant vient les voir, un matin,
Et leur dit : « Avez-vous oublié les captives
Qui gémissent dans la cabane, chétives,
Opprimées par une sorcière sans cœur ?
Elles ne sont point ses filles mais sont vos sœurs,
Léna, elle vous a toutes les trois ravies
A vos pauvres parents qu’elle a laissés sans vie,
Dans un lointain pays où il fait souvent froid ;
Elle sème partout le chaos et l’effroi,
Il faut qu’elle meure, cette femme immonde,
Un bon plat de ciguës en débarrassera le monde. »
« Oh ! s’écrie la bonne Léna, mes pauvres sœurs !
Je les ai oubliées dans mes jours de douceur ;
Il faut les secourir vite, coûte que coûte ! »
Le prince lui aussi dit : « J’ai été sans doute
Egoïste et oublieux de tous mes serments. »
Il n’oublie pas de remercier l’oiseau charmant
Qui lui rappelé son auguste promesse.
Le lendemain, il part à toute vitesse,
Dès l’aube, à l’heure où l’on voit briller les rayons,
Et avec lui il prend tout un bataillon
Qui fait trembler les bois quand il les traverse.
Mais il n’a point besoin d’employer la force
Car il trouve les deux fileuses devant lui,
Les sauve et attend la vieille jusqu’à la nuit.
Un soldat a mis la ciguë sur sa table,
Elle la mange et en meurt, la femme redoutable
Qui a appesanti les trois sœurs de ses fers.
La cabane reluit comme un radieux enfer
Quand le prince ordonne à ses soldats d’y mettre
Le feu, afin de la faire disparaître.
Elle devient une cendre et un noir souvenir.
Les deux sœurs de Léna épousent, pour finir,
Deux princes très puissants et amoureux d’elles
Et qui leur sont restés jusqu’à la mort fidèles.

[FIN DU CONTE: LES FILEUSES D'OR]
Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène 

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