vendredi 21 juillet 2017

Conte: Les fileuses d'or (Partie VII)

CONTE: LES FILEUSES D'OR (PARTIE ViI)


VII. Comment le prince rencontra de nouveau les sœurs de Léna

Assailli de souvenirs, le prince va un jour
A la rivière où se sont noyées ses amours.
Un an s’est écoulé, mais l’année suivante
La douleur de son cœur est toujours vivante ;
Quand il revoit soudain le pont traître et fatal
Où Léna est morte à cause de son cheval,
Ses larmes sur ses joues tombent tout comme elle.
Tout à coup une voix mélodieuse et belle
Chante : « Ma marâtre m’a jetée dans les flots,
Vainement je m’agite dans le tombeau de l’eau. »
Le prince est très surpris, descend de sa monture,
Cherchant d’où la voix vient. La seule créature
Qu’il aperçoit est un nénuphar balancé
Par le vent et les flots ; il en vient à penser
Rendre visite aux sœurs de la belle fileuse
Afin de comprendre la chose fabuleuse.
Sans peine il retrouve, même après l’an passé,
Le vieux sentier où l’herbe et les fleurs ont poussé.
Alors que sous un vieux sapin il se repose,
Il voit l’aînée des trois fileuses aux joues roses
Puiser de l’eau. Elle le reconnaît et vient
Lui demander si sa sœur Léna va bien
En lui tendant la main. Par bonheur, la marâtre
Est en voyage, et il n’a rien à combattre ;
Le prince va causer en paix avec les sœurs
Et leur raconte avec une grande douceur
Et avec tristesse, l’accident funeste,
Comment Léna tomba. « Plus rien ne me reste,
Maintenant, ajoute le prince en soupirant,
Le destin m’a tout pris, et jamais il ne rend
Aux mortels qu’il fait mendier ce qu’il leur vole,
Et dans leur misère jamais ne les console. »
Et il leur raconte comment, au même endroit,
Il a entendu la voix de Léna, il croit.

[A SUIVRE]


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène

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