CONTE: LES FILEUSES D'OR (PARTIE Vi)
VI. Ce qui arriva à Léna s’enfuyant avec le prince
A midi, les jeunes amoureux qui errent
Arrivent au bord d’une vaste rivière
Avec leur escorte, et le pont est si
étroit
Qu’ils le traversent l’un après l’autre,
bien droits
Sur leurs chevaux : le prince est le
premier qui passe,
Léna est derrière lui, son regard l’embrasse,
Après avoir franchi de ce pont la
moitié,
Son cheval se cabre tout à coup,
terrifié
D’on ne sait quoi, d’un spectre ou
peut-être un mirage,
Et il hennit avec une si grande rage
Que la frêle Léna en jetant un grand cri
Tombe dans la rivière où le prince
surpris
Veut se jeter aussi pour sauver sa
princesse.
Ses gardes, toutefois, empêchant sa
hardiesse,
De toute leur force le retiennent,
disant
Que l’eau est très profonde et les flots
épuisants,
Et que s’il s’y jette il en périra sans
doute.
Sur un autre cheval il poursuit sa
route,
Abattu, presque mort de chagrin, éploré,
Ne pouvant plus revoir le visage adoré
De la belle Léna qu’ont épousée les
ondes
Engloutie par une eau moins fatale et
profonde
Que sa noire tristesse et ses tourments
amers
Plus profonds que toutes les rivières et
mers.
Le roi, voyant son fils que l’amour
tourmente
Soudain atteint d’une maladie alarmante,
Appelle les médecins ; bien qu’ils
soient érudits
Ils ne comprennent rien à son mal :
l’un lui dit
Que le prince est charmé, l’autre accuse
la bile.
Le plus docte, le plus modeste et
habile,
Lui dit fort simplement qu’il devrait
obliger
A sortir tous les jours l’amoureux
affligé
Dont quelque temps après l’état s’améliore
Sans qu’il n’ait oublié sa belle qu’il
adore.
[A SUIVRE]
Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène
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La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2091.
mercredi 19 juillet 2017
Conte: Les fileuses d'or (Partie VI)
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