vendredi 7 août 2015

Conte: La bête à sept têtes (Partie V)

CONTE: LA BÊTE À SEPT TÊTES (PARTIE V)


V. Comment Bertuolo réussit à vaincre la bête et à devenir l’époux de la princesse

Bertuolo marcha plusieurs jours sans gâteaux
Et il arriva enfin au ténébreux château
Qui de la bête à sept têtes était le repaire,
Désert alors qu’il fut au passé prospère.
Quand le monstre le vit, de son épée armé,
Il ne fut point par son ennemi alarmé,
Mais se mit à siffler avec grande colère
Et de ses yeux pourpres des flammes s’envolèrent.
« Petit ver de terre à l’esprit dépravé,
Cria-t-il, oses-tu venir pour me braver
Comme d’autres insensés, jusqu’à ma demeure ?
Pour châtier ton audace, il faut que tu meures ! »
« Je ne te crains pas et t’ai assez entendu,
Et tu seras à mes pieds bientôt étendu,
Dit Bertuolo, et devenu pourriture,
Tes sept langues seront des chiens la nourriture,
Toute la France de ton sang va s’enivrer,
Je vais, vile bête, de toi la délivrer. »
Et le jeune héros sur le monstre s’élance
Et lui assène tant de coups avec violence
Que l’immonde serpent ne peut les éviter.
Les deux combattants semblent au trépas s’inviter,
La lutte est aussi longue que terrible,
Les têtes du monstre repoussent, horribles,
Mais mettant dans un coup ses ultimes vigueurs,
Bertuolo abat de son ennemi fugueur
Qui, sanglantes, roulent à ses pieds, les sept têtes,
Et pousse un victorieux cri, comme la bête
Que nul ne peut vaincre, un prodigieux hurlement.
Joyeux, le jeune homme s’envola follement
Au château annoncer sa brave victoire
Et en narrer au roi l’héroïque histoire :
« J’ai occis la bête, ce serpent abhorré !
Et je veux que votre serment soit honoré. »
Et le roi embrasse le vaillant jeune homme
Que le brave sauveur de son pays il nomme.
Le mariage se fit en quelques jours, pompeux,
Et toute la France ne buvait pas qu’un peu
Au dîner de noces qui prit une semaine ;
Pour assouvir la faim des mangeurs, surhumaine,
Le roi fit égorger des troupeaux de moutons
Et couler des fleuves de vin pour les gloutons,
Et moi-même qui sous la table me fit battre
J’y bus comme cinq et j’y mangeai comme quatre.

[FIN DU CONTE: LA BÊTE A SEPT TÊTES]


Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène

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