mercredi 5 août 2015

Conte: La bête à sept têtes (Partie III)

CONTE: LA BÊTE À SEPT TÊTES (PARTIE IIi)


III. L’énigme que Bertuolo, résolu à tuer la bête à sept têtes, proposa au roi de France

Bertuolo, après des jours de marche, crut
Etre en France, quand un grand palais lui parut.
Comme il était fort las et de voyager blême,
Il s’assit sur un pont et se dit en lui-même :
« On m’a dit que pour que le roi donne au vainqueur
La main de sa belle fille ainsi que son cœur,
Il faut, après avoir tué la bête immonde,
Proposer une énigme ardue que nul au monde
Ne pourra déchiffrer. Je ne vais point fléchir. »
Bertuolo se mit alors à réfléchir ;
« J’ai trouvé ! pensa-t-il, si le roi devine
Mon énigme, c’est grâce à la sagesse divine. »
Il arriva bientôt à la cour : « Pan ! pan ! pan ! »
« Que veux-tu ? » « Parler au roi. » « A mille ampans
D’être un chevalier, tu resteras à la porte.
Le roi ne reçoit pas des gens de ta sorte.
Va-t’en sans insister. » « Mais il me le faut voir !
Faites à sa majesté, je vous en prie, savoir
Que je viens pour tuer la bête à sept têtes. »
On rit de lui. « Toi, tu viens tuer la bête ?
Deux fois plus forts que toi, combattants aguerris,
Ont essayé et ont tous à la fin péri.
Puisque tu veux perdre la vie, eh bien ! entre. »
Bertuolo alla dans une salle ; au centre,
Le roi était assis, vêtu abondamment,
Tout entouré d’or, sur un trône de diamants.
Il demanda au jeune homme : « Que viens-tu faire ? »
Le garçon répondit : « Vous servir et vous plaire :
Je viens tuer la bête à sept têtes, grand roi !
Qui inspire à toute la France un sombre effroi. »
« Je ne t’en priverai pas, dit le roi vénérable,
Mais as-tu pensé à l’énigme indéchiffrable
Que tu dois me conter pour devenir l’époux,
Si tu vaincs la bête, de ma fille au front doux ? » 
« Oui, grand roi. Et elle est difficile, sans doute. »
« Dis-la-moi, dans ce cas. Mon garçon, je t’écoute. »
« La voici : J’avais deux freccie dont la vertu
Sans que je ne le sache a fait tuer Bertu,
Lequel en a tué sept, lesquels cent autres.
Tous ont trouvé la mort soudain, sans combattre.
Je n’étais ni au ciel ni sur terre, et pourtant,
Comment ai-je vu un mort un vivant portant ? »
Le roi songea un peu sans trouver la réponse
De cette énigme aussi dure que la ponce.
Il hésita et dit au jeune aventurier :
« La bête à sept têtes a occis mille guerriers.
Il me faut réfléchir. Reviens dans trois aurores,
Si ce monstre vicieux ne te tue pas encore
Et je ne trouve point réponse à ta question,
Tu auras ma fille pour ton illustre action. »  

[A SUIVRE]


Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène

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