Conte: La bête à sept têtes (Partie I)

CONTE: La bête à sept têtes (PARTIE I) I. Pourquoi trois frères partirent à l’aventure, et le présent que la mère fit à son cadet Une femme avait trois fils, objets de son amour. L’aîné, un brave jeune homme, lui dit un jour : « Mère, il existe en France un serpent immonde Qui vit toujours et qui a tué grand monde. Le roi de ce pays, las de ce criminel, A fait devant sa cour le serment solennel De marier sa belle fille au vaillant homme Qui en débarrasserait enfin le royaume. Je veux le faire, mère, et être triomphant. » « Ne t’en va pas, lui dit la mère, mon enfant ! Tu es courageux, mais je tremble que ta vie Par ce monstre te soit cruellement ravie. Reste, fils. Ta mère t’en implore à genoux ! Si tu veux te marier, prends femme de chez nous, Elles sont belles, les filles du village, Et celles de France sont laides et volages. » Mais l’aîné n’écouta rien et partit, ardent, Et il en fut, hélas, le malheureux perdant, Car de cruels voleurs le tuèrent en route Alors qu’il s’arrêtait pour manger sa croûte. Le second fils voulut comme l’aîné partir. Du danger sa mère tenta de l’avertir, Mais ce fut chose vaine, et le téméraire Fut occis en route comme le fut son frère. Le cadet, Bertuolo, qui riait des dangers, Dit à sa mère : « Il faut que je parte venger Mes frères ou les aider, s’ils sont en errance, Et tuer la bête qui terrifie la France. Je m’en vais la braver, ma mère, sans effroi, Quand je serai l’époux de la fille du roi, Je viendrai vous chercher, ne soyez pas amère, Et du prince vainqueur vous serez la mère. » Et la mère tenta de le dissuader Et du mortel hasard de le persuader, Mais voyant qu’il était aussi inébranlable Que ses frères devant le péril redoutable, Elle fit, qu’elle lui donna, deux grands gâteaux. Sur son âne Bertu il partit au château, Et le cadet rêvait à de belles histoires De royales amours et d’augustes victoires. [A SUIVRE] Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène