CONTE: LA BÊTE À SEPT TÊTES (PARTIE Iv)
IV. Bertuolo expliquant son énigme au roi, qui lui
permit d’aller combattre la bête à sept têtes
Le roi appela les savants les plus
illustres
Et mille devins qui lisaient dans les
astres
Comme les premiers dans leurs vieux
livres ouverts.
Mais comme celui qui n’avait point lu
ces vers,
Nul ne put résoudre l’obscure devinette
Que tout le monde crut absurde et
malhonnête.
Bertuolo revint après trois jours. Au roi
Il demanda : « Avez-vous
trouvé ? » « Non. Je crois,
Répondit-il, que ton énigme est
insensée.
Elle hante de tous mes savants les
pensées ;
Qu’est-ce que deux freccie ? Comment un mort peut-il
Porter un vivant ? » « Le
sens en est bien subtil,
Expliqua le garçon, à mon départ ma
mère,
Qui de me voir partir était fort amère,
Me donna deux gâteaux ; j’en
compris la vertu
Quand j’en nourris mon pauvre âne affamé,
Bertu,
Qui tomba raide mort. Les deux freccie données
Par ma mère étaient, en effet,
empoisonnées.
Or en continuant ma route, sept voleurs
M’arrêtèrent, et il leur en arriva
malheur,
Car pour m’en défaire je leur ai donné l’autre
Et je les fis périr bientôt sans
combattre.
C’est Bertu qui les a tués, ces vils
démons.
Débarrassé d’eux, quand j’arrivai à un
mont,
Je vis cent noirs corbeaux affreux qui
croassaient
Et qui, fort affamés, près des voleurs
passaient :
Ils furent empoisonnés tout comme leur
repas ;
C’est eux les cent vivants qui
trouvèrent trépas
A cause de sept morts. » « Je
comprends mieux l’affaire,
Dit le roi, et ce n’est point pour me
déplaire !
Mais tu as dit voir un mort un vivant
portant,
Sans être ni au ciel ni sur terre
pourtant.
Explique-moi cela. » « Entendu,
altesse :
La route était pendant longtemps ma
seule hôtesse,
J’étais bien fatigué, et pour me
délasser
Je m’assis sur un pont qui m’avait vu
passer,
Je n’étais ainsi ni au ciel ni sur terre,
Et vivant, le pont, mort, me portait. » « Le
mystère
S’explique ! S’écria le roi. Mais
ton devoir
Est d’occire la bête, et ne plus te
revoir
Me chagrine, car nul héros n’a pu la
battre,
Et tu périras, je le crains, comme les
autres. »
« Nous le verrons bien. Je suis
petit mais adroit,
Laissez-moi combattre cette bête, mon
roi. »
« Ton courage mérite les plus
grands hommages,
Et te perdre serait pour moi bien
dommage.
Prends mon épée et mon armure et va
braver
La bête immonde, elles pourraient te
sauver. »
Mais le brave garçon dit avec assurance :
« Je vous remercie, roi. Mais de
préférence
Je veux rester léger. Cette épée me
suffit.
Vainqueur, promettez-moi votre fille. »
Il le fit,
Embrassa le héros avec bienveillance,
Et celui-ci partit, le cœur plein de
vaillance.
[A SUIVRE]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
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La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2166.
jeudi 6 août 2015
Conte: La bête à sept têtes (Partie IV)
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