CONTE: LE PILOTE DE BOULOGNE (PARTIE IV)
IV. Les deux fées que le fils du pilote rencontra
dans les bois, et ce qu’elles firent pour lui rendre service
Le fils du
pilote, qu’on rendit difforme,
Voyagea un temps
qui lui sembla énorme
Car marcher le
lassait et le faisait souffrir.
Devant ses yeux
il vit, dans la forêt, s’offrir
Une petite
cabane où était une femme vieille
Qu’il vit
cueillir lentement de rouges groseilles.
C’était une fée
qui vivait en cet endroit
Et qu’avait
oublié d’inviter le roi.
« N’êtes-vous
pas le gendre du roi ? » Lui dit-elle.
« Hélas !
oui » répondit-il. « Votre mine est telle
Que l’on voit qu’on
vous a méchamment arrangé,
Et qu’en
bonhomme hideux ses sbires vous ont changé. »
De douleur la
bouche du prince était muette,
La fée alla
chercher sa magique baguette,
Et dit : « Ma
voisine m’a appris votre sort,
Et je me suis
promis, si vous n’êtes point mort,
De vous ôter de
vos maux la moitié funeste. »
A le toucher de
baguette elle fut preste ;
Il vit des deux
yeux, son nez qui faisait pitié
Diminua, comme
sa bouche, de moitié,
Il n’eut plus qu’une
bosse, sa tête fut tournée
Seulement en
côté, et en cette heureuse journée,
Il cessa de
boiter, en rendant grâce à Dieu
Et en remerciant
la bonne fée de son mieux.
Cette dernière
lui remit ensuite une lettre
Pour sa voisine,
où elle la priait d’être
Clémente, et le
rendre plus bel homme qu’avant.
La malheureux
prince se rendit, en rêvant,
A sa maison. D’une
manière respectueuse
Il la salua, et
la fée affectueuse
Le reconnut,
prit sa baguette et souhaita
Que la
malédiction des sorciers s’arrêtât
Et qu’il eût le
corps droit et la figure gracieuse,
Ce qui s’accomplit.
Pour son aide précieuse
Le jeune homme
remercia la fée éloquemment.
Elle lui dit : « Vous
voulez sans doute impatiemment
Retourner chez
votre femme ; prenez bon courage,
Et du roi ne
craignez point la cruelle rage.
Voici une boule
qui devant vous marchera
Et à votre
place, enchantée, cherchera
Le chemin du
château, empli de lumière.
Prenez aussi ces
deux épées ; la première
Occira tous ceux
qui voudront vous arrêter,
La deuxième épée
aux fauves fera regretter
D’oser vous
attaquer, de leurs proies friandes.
Prenez ce
morceau de pain et cette viande,
Et soyez bien
prudent quand vous irez, demain,
Suivre, prince,
votre difficile chemin. »
[A SUIVRE]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
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La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2164.
mardi 3 février 2015
Conte: Le Pilote de Boulogne (Partie IV)
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