CONTE: le pilote de Boulogne (PARTIE I)
I. Ce qui arriva au vieux pilote et à son jeune fils
en mer
Il y avait jadis
un vieux pilote retraité
Qui avec sa
femme et son jeune fils bien traité
Habitait
Boulogne. Comme il n'était point prince
Et que sa
retraite était des plus minces,
Il acheta une
barque et chaque jour allait pêcher.
Quand le soleil
brillait, le garçon alléché
Par la mer,
désirait partir avec son père ;
Mais, craignant
que les flots ne fussent point prospères,
Le vieux marin
tremblait pour lui et refusait.
Mais l'enfant
était un diablotin qui rusait
Et lassait ses
parents avec ses fardages ;
Il se cacha
parmi les voiles et les cordages,
Et quand la barque
prit le chemin de la mer,
Il en sortit et
dit, de sa ruserie fier :
« Ah! papa,
me voici avec vous à la pêche,
Et rien d'aller
en mer maintenant ne m'empêche. »
Le père se fâcha
et promit de le punir,
Mais au rivage
il ne pouvait plus revenir.
Le bateau
atteignit les riches parages
Qui étaient du
poisson les heureux pâturages;
En ce moment le
vieux marin vit un galion
Qui pour entrer
au port arborait pavillon.
La barque
s'approcha, et les gens du navire
Demandèrent au
bonhomme à bord, quand ils le virent,
S'il était
pilote. « Oui, seigneurs, je l'ai été,
Dit-il. Mais
cette barque est ma propriété
Car je ne le
suis plus, étant en retraite,
Et ne puis vous
aider, hélas, dans votre traite. »
Son fils et lui
montèrent à bord. Le grand bateau
Venait du pays
de Naz. L'arrêt du château
Etait de ramener
un jeune français au royaume
Pour l'élever et
que la princesse devint sa femme.
Ceux que le roi
chargea de cette noble mission
Pour l'enfant
qu'ils crurent pauvre eurent de la compassion,
Et en voyant sa
mine vive et intelligente
Se dirent: « C'est
notre affaire, et la chose est urgente ;
Cet enfant est
digne de nos diligents soins,
Et de chercher
encor nous n’avons plus besoin. »
Ils donnèrent à
manger et boire au pilote,
Puis lui dirent,
après qu’ils eurent fait la parlotte,
De descendre
dans sa barque et de repartir.
Quand il y fut,
il leur cria de ralentir
Et demanda son
fils, mais ils déclarèrent
Qu’ils voulaient
le garder, et ils s’égarèrent
Rapidement dans
la mer, laissant se désoler
Le père
malheureux qui vit son fils s’envoler.
[A SUIVRE]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
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La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2164.
vendredi 30 janvier 2015
Conte: Le Pilote de Boulogne (Partie I)
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