vendredi 13 février 2015

Conte: Jean des Merveilles (Partie V)

CONTE: JEAN DES MERVEILLES (PARTIE V)


V. Comment Jean des Merveilles accomplit sa courageuse mission

Jean ordonna à son équipage diligent 
De prendre le chemin du Sud, se dirigeant
Vers l’île où la princesse où était prisonnière.
Le navire voguait d’une fougueuse manière
A tribord, à bâbord et aussi en avant,
Obéissant à son capitaine savant
Qui des ondes connaît les sombres mystères.
Jean et son équipage courageux restèrent
Trois jours en pleine mer. Quand le quatrième vint,
Alors que Jean croyait ce long voyage vain
Et désespérait de trouver la princesse,
En exhortant à la rechercher sans cesse
Ses hommes obéissants, courroucé et déçu,
Ils aperçurent une île et mirent cap dessus.
Jean vit quinze navires postés autour d’elle,
L’un d’eux s’avança vers lui ; aux marins fidèles
Il commanda manœuvre, d’une attaque tremblant.
Le corsaire qui venait tira deux coups à blanc
Et un à boulet. « Feu ! » cria Jean des Merveilles,
Mais ses canonniers, lents comme l’enfant qui s’éveille,
Restèrent immobiles comme de fiers monuments.
« Obéissez ! cria leur chef éperdument,
Ou vous serez châtiés ! », pâlissant de rage.
Mais les matelots, devenus soudain sans courage,
Ne bougeant pas, laissèrent les pirates infester
Le vaisseau, sans même tenter de résister.
Jean des Merveilles pensa à sa coque charmée,
Et ayant résolu de punir son armée,
Lui dit : « Coque de noix, sauve-moi du trépas,
Deviens, pour me tirer de ce bien mauvais pas,
Un petit navire où il n’y a qu’une place. »
Le vaisseau devint une chaloupe qui, lasse
De tant de voyageurs, les noya à l’instant.
Le chef des corsaires, le seul à bord restant,
Et qui était l’ennemi de la fée vieillissante,
Qui donna la coque à Jean et était puissante,
Fut changé en un gros chat  noir, et dit à Jean :
« Tu seras cent ans prince, et moi, en m’affligeant,
Je serai cent ans chat. » Jean aborda à l’île,
Délivra la princesse, fit un voyage tranquille
Dans sa chaloupe qu’en vaisseau il transforma.
Le roi, qui de ne point le revoir s’alarma,
L’embrassa et en fit l’époux de sa fille pieuse.
Il y eut de belles noces, qui étaient si copieuses,
Que le lendemain on vit des invités nombreux
Qui mangèrent et burent lors du soir ténébreux
Et des belles princesses égayaient leurs paupières,
Ronfler heureusement sur les mètres de pierres.

[FIN DU CONTE: JEAN DES MERVEILLES]



Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène

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