CONTE: JEAN DES MERVEILLES (PARTIE II)
II. De quelle manière Jean tira ses camarades d’affaire,
grâce à sa coque de noix
Jean marcha
encore, de son chemin instruit,
Avec les autres ;
ils virent une marchande de fruits,
Une fois à l’assemblée,
et ils lui achetèrent
De bonnes noix
qu’avec délice ils grignotèrent.
Jean ouvrit une
avec son couteau et tira
Ce qu’il y avait
dedans, et quand il l’aspira,
Sans qu’il ne
réfléchît, alla jeter la coque.
La vieille
marchande qui portait des loques
Lui dit : « Ne
jette pas ta coque de noix. » « Je
veux bien,
Lui répondit
Jean, mais elle n’est plus bonne à rien,
Car j’ai mangé
ce qu’il y avait dans ses entrailles. »
« Ramasse-la,
dit la marchande. Tu me railles ?
Ne sais-tu pas
que tu pourras lui commander
Ce que tu
voudras, et même lui demander
De te rendre
invisible ou te rendre riche ? »
Incrédule, il
mit la coque, qu’il croyait chiche,
Dans sa poche, et
alla encor se promener
Avec ses
camarades, et semblait les mener.
Ils passèrent
une journée des plus agréables ;
Au moment de
partir, les petits diables
Virent que la
rivière qu’il fallait traverser
Avait bien
débordé, comme pour les farcer,
Et à un lac
était devenue pareille.
Embarrassés, ils
en avaient sur l’oreille,
Et bien qu’ils
fussent hardis, aucun n’y mit son pied.
Un garçon s’écria,
qui était fort inquiet :
« Ah !
c’est cette sorcière qui de nous se venge !
Nous l’avons
insultée et couverte de fange,
Nous avons été
bien méchants, en vérité,
Et contre nous
son cœur est resté irrité.
Cherchons-la,
mes amis, faisons-lui des excuses. »
« Ce que tu
racontes, dit un autre, m’amuse,
Car peu de
sorcières possèdent un tel pouvoir
Pour enchanter
les eaux et les faire mouvoir. »
Jean leur dit de
se taire, songeant au problème
Calmement, alors
que ses amis étaient blêmes.
Il pensa tout à
coup à sa coque de noix,
Et se dit : « Ah !
nous serons tous bien benoîts
Si je n’ai pas
été moqué par la marchande !
Eprouvons cette
coque, il faut que je lui demande
De nous sauver. »
Il la mit à l’eau et somma :
« Coque de
noix, deviens un navire aux beaux mâts
Et fais-nous
tous passer. » Ses camardes virent,
Etonnés et
joyeux, apparaître un navire,
Et passèrent à l’autre
côté sans nul hasard,
Grâce à ce
vaisseau plus rapide qu’un busard
Auquel Jean
commanda, de sa demeure proche,
De redevenir
coque, qu’il cacha dans sa poche.
[A SUIVRE]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
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La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2164.
dimanche 8 février 2015
Conte: Jean des Merveilles (Partie II)
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