CONTE: JEAN DES MERVEILLES (PARTIE III)
III. Comment Jean des Merveilles montra à sa
grand-mère les pouvoirs de sa coque de noix
Jean raconta à
sa grand-mère, à la maison,
L’histoire de la
coque. « Il faut perdre la raison,
Lui dit-elle,
pour croire une histoire pareille.
Te moques-tu de
ta grand-mère qui est vieille ?
Si ce que tu me
contes est vrai, commande-lui
De se changer en
un coffre d’or empli de louis. »
Jean le fit à l’instant
et vit sa coquille
Devenir un grand
coffre empli d’or qui brille.
La grand-mère
souleva le couvercle et elle prit
Un louis d’or
dans sa main, pensant perdre l’esprit,
Mais elle ne put
prendre une seconde, et insoumise,
Sans pouvoir le
faire mouilla sa chemise,
Ce dont son cœur,
joyeux pourtant, fut bien marri.
Jean prit une
pièce ; comme si le coffre était tari,
Il essaya en
vain de prendre une seconde.
Quand la nuit
arriva, en hasards féconde,
Ils se
couchèrent. La grand-mère, avec pâleur,
Ne put fermer l’œil
et croyait ouïr des voleurs.
Le lendemain,
elle dit à Jean des Merveilles :
« Pour
garder notre coffre il faut que tu veilles,
Et pour que nul
voleur ne te fasse frémir,
Je vais t’acheter
un pistolet et dormir
Car je n’ai
point fermé l’œil la nuit précédente. »
Elle alla dormir,
mais mille pensées obsédantes
L’en
empêchaient, et elle se réveillait souvent
De sa volage
torpeur, dans son lit se mouvant,
Et demandant à
Jean : « Ah ! qui est-ce qui nous vole ? »
Et lui, en se
riant de son sommeil frivole,
Lui disait : « Personne,
grand-mère ; nul n’est venu. »
Chaque jour se
contentant d’un louis d’or menu,
Ils étaient
toutefois heureux de leur pactole,
Et la grand-mère
cachait pour Jean ses pistoles.
[A SUIVRE]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
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La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2164.
lundi 9 février 2015
Conte: Jean des Merveilles (Partie III)
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