lundi 9 février 2015

Conte: Jean des Merveilles (Partie III)

CONTE: JEAN DES MERVEILLES (PARTIE III)


III. Comment Jean des Merveilles montra à sa grand-mère les pouvoirs de sa coque de noix

Jean raconta à sa grand-mère, à la maison,
L’histoire de la coque. « Il faut perdre la raison,
Lui dit-elle, pour croire une histoire pareille.
Te moques-tu de ta grand-mère qui est vieille ?
Si ce que tu me contes est vrai, commande-lui
De se changer en un coffre d’or empli de louis. »
Jean le fit à l’instant et vit sa coquille
Devenir un grand coffre empli d’or qui brille.
La grand-mère souleva le couvercle et elle prit
Un louis d’or dans sa main, pensant perdre l’esprit,
Mais elle ne put prendre une seconde, et insoumise,
Sans pouvoir le faire mouilla sa chemise,
Ce dont son cœur, joyeux pourtant, fut bien marri.
Jean prit une pièce ; comme si le coffre était tari,
Il essaya en vain de prendre une seconde.
Quand la nuit arriva, en hasards féconde,
Ils se couchèrent. La grand-mère, avec pâleur,
Ne put fermer l’œil et croyait ouïr des voleurs.
Le lendemain, elle dit à Jean des Merveilles :
« Pour garder notre coffre il faut que tu veilles,
Et pour que nul voleur ne te fasse frémir,
Je vais t’acheter un pistolet et dormir
Car je n’ai point fermé l’œil la nuit précédente. »
Elle alla dormir, mais mille pensées obsédantes
L’en empêchaient, et elle se réveillait souvent
De sa volage torpeur, dans son lit se mouvant,
Et demandant à Jean : « Ah ! qui est-ce qui nous vole ? »
Et lui, en se riant de son sommeil frivole,
Lui disait : « Personne, grand-mère ; nul n’est venu. »
Chaque jour se contentant d’un louis d’or menu,
Ils étaient toutefois heureux de leur pactole,
Et la grand-mère cachait pour Jean ses pistoles.

[A SUIVRE]


Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène

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