CONTE: LES PETITES COUDÉES (PARTIE V)
V. Le prodige
qui se produisit quand Crépuscule devint l’épouse du Serpent vert
La Chatte blanche ordonna aux Coudées d’apprêter
Le château pour la belle noce qu’on
allait fêter ;
Les invités étaient nombreux, elles
ployèrent
Sous le travail, mais de leur mieux s’y
employèrent.
La salle, magnifique et radieuse, se
remplit
De la noblesse du royaume qui l’embellit,
Des princes et des princesses, des rois
et des reines,
Y erraient, augustes, et elle en était
pleine.
Parmi eux il y avait les sinistres
parents
De Crépuscule et de sa belle sœur,
comparant
Les robes des princesses à la robe d’Aurore,
Venus à cette noce car ils lui
cherchaient encore
Un prince qui daignât de bon cœur l’épouser,
Occupés à médire, moquer et jalouser.
Crépuscule avait la robe la plus belle,
Couleur de la voûte du ciel, et à la
chapelle
Allait, en se laissant fièrement
appesantir
Par une couronne d’étoiles, semblant la
ralentir,
Et qui lui fut par le bon Serpent
offerte.
Tous les invités, en voyant sa queue
verte,
Se disaient : « Ah !
qu’ils sont différents, tous les deux !
Quelle belle princesse et quel mari
hideux ! »
A la chapelle l’évêque vit avec surprise
L’époux dont la princesse devait être
éprise
Pour souffrir ce mariage étrange et sans
pareil
Mais il n’était point là pour donner des
conseils,
Et il demanda au Serpent s’il voulait
prendre
Crépuscule pour épouse. Il dit oui sans
attendre ;
L’évêque demanda à la princesse au front
doux
Si elle voulait que le Serpent fût son
époux.
« Oui » répondit-elle. Le
prêtre écrit dans son rôle,
Et dès que la princesse prononça cette
parole,
Jurant d’être fidèle à son sacré devoir,
Le Serpent fut le plus beau prince qu’on
pût voir,
Les Coudées reprirent leur taille
naturelle
Et devinrent des dames qui n’étaient
point frêles,
La Chatte blanche, elle, devint sans
tarder
La plus belle reine que l’on pût
regarder.
Elles furent toutes par une sorcière
charmées
Et en ces créatures par elle transformée,
Comme le prince dont se rompit le sort
fatal.
L’on se réjouit beaucoup au château de
cristal
Où il y eut un bal et des repas superbes.
La belle Aurore, malgré son cœur acerbe,
Trouva un prince à son goût ; tous
furent contents,
Crépuscule avec son mari vécut
longtemps,
Il demeura heureux, elle demeura ravie,
Et ils s’aimèrent jusqu’à la fin de leur
douce vie.
[FIN DU CONTE: LES PETITES COUDÉES]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
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La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2166.
mercredi 28 janvier 2015
Conte: Les petites Coudées (Partie V)
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