CONTE: LES PETITES COUDÉES (PARTIE Ii)
II. Ce que l’écuyer
fit à Crépuscule pour obéir aux ordres de son cruel père
Quand
ils eurent fait plusieurs lieues, lasse de la route,
Crépuscule dit à son écuyer : « Je
doute
Que je puisse voyager encore, et je
voudrais
Dormir un peu. Demain, je reprendrai
La route avec vous. » Pour que la
princesse douce
Dormît, l’écuyer lui fit un lit de
mousse,
Et, pour l’aider avec plus d’aise à
sommeiller,
Mit sous sa tête le panier comme
oreiller ;
En voyant qu’elle dormait, à son roi
fidèle,
Il monta à cheval et s’enfuit loin d’elle,
La laissant seule comme lui dit son père
malveillant.
Crépuscule s’étonna fort en se
réveillant
Toute seule au milieu de la forêt
immense ;
Elle se mit à crier, comme prise de
démence,
Et appela maintes fois son lointain
conducteur,
Mais la forêt semblait railler avec
hauteur
Et ses cris farouches et ses prières
tendres
Que nul mortel, hélas, ne pouvait
entendre.
Elle essaya en vain de rebrousser chemin ;
Le soir arriva, il fallait jusqu’au
lendemain
Attendre les rayons de l’aurore
bienfaisante.
La princesse, affaiblie par une faim
pesante,
Mangea les provisions qui restaient au
panier
En espérant que ce soir serait le
dernier
Qu’elle passerait dans les bois. Elle
dit une prière,
Et, pour voir s’il y avait quelque bonne
lumière,
Monta sur un arbre ; mais elle ne
vit rien,
Et, de peur des fauves, dans ce refuge
aérien
Resta, tremblant de peur, jusqu’à la
blanche aurore.
La pauvre princesse, le lendemain,
marcha encore
Pour quitter la forêt où on l’emprisonnait ;
Pour en trouver le bout en vain elle
raisonnait,
Et elle en demeurait la noble captive
Qui l’emplissait cent fois de sa voix
plaintive
Dont l’écho lui revenait en suivant le même
cours
Sans que nul humain ne vînt lui porter
secours.
La nuit vint encore, menaçante et
sombre,
Crépuscule monta de nouveau dans un
arbre
Pour découvrir au loin une chaude lueur,
Mais elle n’en vit point, malgré toute
sa sueur,
Et, épiée par la noire forêt qui la
surveille,
Se sentit plus triste et eut plus peur
que la veille.
[A SUIVRE]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
|
La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2166.
dimanche 25 janvier 2015
Conte: Les petites Coudées (Partie II)
Publié par
Mohamed Yosri Ben Hemdène
à
23:31
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