CONTE: les petites coudées (partie i)
I. Comment
Crépuscule brilla dans le bal plus que sa sœur Aurore, et le stratagème de son
père le roi
Un roi et une reine avaient, jeunes
encore,
Deux filles qui s’appelaient Crépuscule
et Aurore ;
Cette dernière, qui était plus belle que
sa sœur,
Etait plus aimée et traitée avec douceur
Par ses parents qui la nommaient leur
offrande.
Quand les deux princesses devinrent plus
grandes
Et arrivèrent toutes deux à l’âge de se
marier,
Le roi et la reine, fiers de leurs
lauriers,
Donnèrent, dans leur château, un bal
mémorable
Où furent invités tous les seigneurs
honorables
Et tous les princes qui étaient aux
environs.
Au commencement tous les jeunes hommes
gironds
Voulaient danser avec Aurore, la
trouvant belle,
Mais ils ne dansèrent qu’une seule fois
avec elle,
Car elle n’était point aimable, et sa
beauté
N’avait d’égales que sa bêtise et
cruauté,
Et ils ne pouvaient se lasser, en
revanche,
De la société de sa sœur, moins belle et
blanche,
Mais qui était plus douce et avait de
l’esprit.
Aurore resta presque seule, ce qui
surprit
Le roi, fort fâché de cette préférence
Et de voir sa fille traitée sans
déférence,
Qui résolut de perdre Crépuscule sans
délai,
Pour que tous ses galants à qui sa sœur
déplaît
Fussent obligés de la courtiser à sa place.
Il dit à Crépuscule, à la fin du bal
lasse :
« Ma fille, vous allez partir pour
aller voir
Votre marraine la fée dans la forêt, ce
soir. »
« Père, répondit-elle, l’heure de
la voir est passée,
Je vais avoir peur toute seule, et je
suis lassée
Par ce bal qui n’est pas encore terminé
Et fait rayonner le château illuminé.
Il est nuit noire, souffrez qu’à demain
j’attende
Avant qu’aux bois sombres et grands je
me rende. »
« Non, dit le roi, il faut m’obéir
sans tarder.
Vous n’allez pas, dans la forêt, vous
hasarder,
Votre fée veut vous voir car elle est
mourante,
Comptez-vous, pour avoir dansé de la
courante,
La laisser rendre toute seule son soupir
dernier ?
Noble comme vous l’êtes, vous allez le
nier,
Et de vous voir elle sera heureuse, sans
doute.
Ne vous inquiétez point, ma fille. Pour
la route
Je vais vous donner un panier de
provisions,
On conte que ces bois sont peuplés de
visions,
De revenants et de lutins de toutes
sortes ;
N’en tremblez point. Un brave écuyer
vous escorte,
Vous va accompagner tout au long du
chemin,
Et vous serez revenue ici avant demain. »
Ne devinant point la ruse de son père
Et pensant qu’elle lui était comme sa sœur
chère,
Crépuscule se hâta de monter à cheval,
Suivie de l’écuyer, dès que finit le
bal.
[A SUIVRE]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
|
La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2166.
samedi 24 janvier 2015
Conte: Les petites Coudées (Partie I)
Publié par
Mohamed Yosri Ben Hemdène
à
23:59
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