CONTE: LA HOULE DU CHÂTELET (PARTIE III)
III. La proposition que la maîtresse des fées fit à
la veuve
La veuve ne voulut pas, le lendemain, se
lasser
A rechercher ses coques et à les
ramasser,
Mais revenir avec un présent à sa
demeure.
Elle alla à la grotte des fées à la même
heure
Que la veille ; la vieille portière
lui ouvrit,
Et à l’entrée de la houle elle découvrit
Une belle dame qui lui dit : « Sois
la bienvenue
Dans ma grotte enchantée et par le temps
chenue.
Dis-moi, as-tu trouvé mon pain bon à
manger ? »
« Excusez-moi, madame, d’ainsi vous
déranger,
Répondit la veuve, oui, je vous remercie
De ne pas être pour les pauvresses
endurcie.
Il est si bon que tout le bourg s’en est
lesté
Et qu’avant la fin du jour rien n’en est
resté. »
La bonne fée lui dit, souriante et gentillette :
« Je te donnerai un pain qui
gardera ses miettes
Et sa fraîcheur, si tu le gardes bien
caché.
N’en parle à personne, pour que nul ne
soit fâché,
Et n’en fais manger qu’à tes enfants que
tu aimes,
Ou il disparaîtra, comme l’autre, le
soir même.
Je n’attends de toi qu’une seule chose
en retour :
Je possède quatre vaches et n’ai point
de pâtours,
Promets-moi que chaque jour une de tes
filles
Viendra me les garder. Pour cette
guenille,
Sans vendre tes coques, il ne te
manquera plus rien. »
« C’est bien aimable à vous,
madame. Je veux bien,
Répondit la veuve. Mais je n’ai pas pu
entendre
Ou voir vos vaches. Où ma fille
ira-t-elle les prendre ? »
La fée lui expliqua : « Elle
viendra chaque matin
Dans un champ qui n’est pas de la grotte
lointain,
A huit heures, où elle les gardera toute
la journée.
Quand elle sera, le soir, chez elle
retournée,
Nous viendrons les chercher et ici les
ramener. »
L’aînée des filles de la veuve venait
affener,
Chaque matin, les vaches des fées qui
pâturaient
Et, contentes, dans le champ verdoyant
couraient.
Les voisins la voyaient, sa gaule à la
main,
Et, les vaches n’étant point visibles
aux humains,
Maintes gens étonnées maintes fois prièrent
Cette fille de douze ans sur l’herbe des
forières
De leur dire ce que toute seule elle
faisait.
D’une voix ingénue cette dernière leur
disait
Qu’elle gardait les vaches des fées, et
ils en riaient
Et de revenir à sa demeure lui criaient,
Mais elle continuait à garder son
troupeau,
Et les fées lui donnaient chaque jour du
repos
Et lui apportaient à manger, contentes d’elle,
Laborieuse, bien que petite, et fidèle.
[A SUIVRE]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
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La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2166.
mercredi 21 janvier 2015
Conte: La Houle du Châtelet (Partie III)
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