mardi 6 janvier 2015

Conte: Jean sans Peur (Partie V)

CONTE: JEAN SANS PEUR (PARTIE V) 



V. Comment Jean sans Peur devint l’époux de la belle princesse

Comme le soir, pendant que Jean allait à la ville,
Etait déjà venu, il se coucha, tranquille,
Et n’oubliant point de sa mère les bons conseils,
Sous un arbre et dormit, attendant le soleil.
Fatigué de combattre l’affreuse créature,
Il s’oublia longtemps dans cette douce posture,
Une hirondelle, avec son aile qu’elle déployait,
Le réveilla, et en la voyant qui fuyait
Il se souvint de la princesse et de la Bête.
Il trouva le palais du roi tout en fête,
Et on lui apprit qu’on allait bientôt marier
La belle fille du roi au valeureux guerrier
Qui vainquit le monstre ou prétendit cette victoire.
Celui qui s’en était attribué la gloire
Etait un homme que la princesse méprisait,
Et qui, passant près des lieux où la Bête gisait,
Lui coupa les têtes et les ramena à son père ;
Bien que sa fille lui fût plus que tout chère,
Il lui fallait tenir sa promesse. « Ce conteur,
Cria Jean, n’est qu’un lâche et un vil affronteur.
C’est moi qui suis digne d’épouser la princesse,
Et pour vous montrer de cet homme la bassesse
J’ai les sept langues de la Bête dans mon mouchoir. »
Au roi et à toute sa cour il les fit voir ;
Irrité contre cet homme, il donna de suite
L’ordre de le pendre aux soldats avant sa fuite,
Et fit revêtir Jean, l’embrassant tendrement,
De magnifiques habits qu’il porta princièrement.
Les noces furent des plus belles ; sept jours elles duraient,
Tout rôtis, tout bouillis, les petits porcs couraient
Par la rue, la fourchette au dos, et furent mangés.
On but beaucoup, et les convives dérangés
Par l’homme qui conta plus tard cette histoire entière
Lui donnèrent de grands coups de pied dans le derrière.

[FIN DU CONTE: JEAN SANS PEUR]


Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène

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