CONTE: JEAN SANS PEUR (PARTIE V)
V. Comment Jean sans Peur devint l’époux de la belle
princesse
Comme le soir, pendant que Jean allait à
la ville,
Etait déjà venu, il se coucha,
tranquille,
Et n’oubliant point de sa mère les bons
conseils,
Sous un arbre et dormit, attendant le
soleil.
Fatigué de combattre l’affreuse
créature,
Il s’oublia longtemps dans cette douce
posture,
Une hirondelle, avec son aile qu’elle
déployait,
Le réveilla, et en la voyant qui fuyait
Il se souvint de la princesse et de la
Bête.
Il trouva le palais du roi tout en fête,
Et on lui apprit qu’on allait bientôt
marier
La belle fille du roi au valeureux
guerrier
Qui vainquit le monstre ou prétendit
cette victoire.
Celui qui s’en était attribué la gloire
Etait un homme que la princesse
méprisait,
Et qui, passant près des lieux où la
Bête gisait,
Lui coupa les têtes et les ramena à son
père ;
Bien que sa fille lui fût plus que tout
chère,
Il lui fallait tenir sa promesse. « Ce
conteur,
Cria Jean, n’est qu’un lâche et un vil
affronteur.
C’est moi qui suis digne d’épouser la
princesse,
Et pour vous montrer de cet homme la
bassesse
J’ai les sept langues de la Bête dans
mon mouchoir. »
Au roi et à toute sa cour il les fit
voir ;
Irrité contre cet homme, il donna de
suite
L’ordre de le pendre aux soldats avant
sa fuite,
Et fit revêtir Jean, l’embrassant
tendrement,
De magnifiques habits qu’il porta
princièrement.
Les noces furent des plus belles ;
sept jours elles duraient,
Tout rôtis, tout bouillis, les petits porcs
couraient
Par la rue, la fourchette au dos, et
furent mangés.
On but beaucoup, et les convives
dérangés
Par l’homme qui conta plus tard cette
histoire entière
Lui donnèrent de grands coups de pied
dans le derrière.
[FIN DU CONTE: JEAN SANS PEUR]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
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La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2166.
mardi 6 janvier 2015
Conte: Jean sans Peur (Partie V)
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