CONTE: JEAN SANS PEUR (PARTIE IV)
IV. Ce que Jean fit en arrivant à une ville dont
tous les habitants étaient vêtus de noir
Un jour Jean entra dans une ville. Ses
habitants,
Qui semblaient attendre quelque chose d’inquiétant,
Etaient vêtus de noir et avaient la mine
triste.
Frappé de les trouver ainsi, l’aventuriste
Leur demanda de qui le deuil était
conduit.
« On voit bien que vous êtes
étranger. Aujourd’hui,
Lui dit-on, nous portons tous ces habits
sombres
Qui nous rendent pareils, seigneur, à
des ombres,
Car demain la Bête à sept têtes va
dévorer
La fille du roi qu’il n’est pas le seul
à adorer.
Bien qu’elle soit belle comme un jour d’été
et l’aurore,
Nul ne s’est présenté pour la défendre
encore,
De peur de la Bête et son feu plein de
courroux.
Celui qui la sauvera deviendra son
époux,
Mais personne n’ose braver cette
farouche créature. »
« Moi, dit Jean, je veux bien
tenter l’aventure,
Et je sauverai la belle fille du roi
Car je ne sais encore ce que c’est que l’effroi. »
On le mena au roi, qui prit espérance
Et de sa fille chérie rêvait la
délivrance
Grâce à ce jeune homme qui lui apparut
preux.
Jean vit la fille du roi ; il tomba
amoureux
De sa beauté qu’il ne vit point dans ses
voyages.
Le roi promit de la lui donner en
mariage
S’il triomphait de la Bête. A l’aurore,
bien droit,
Jean, avec la princesse, vint au fatal
endroit
Où était cette Bête qui inspirait tant d’alarmes.
La princesse, pensant mourir, pleurait
mille larmes,
Et bientôt Jean vit le monstre qui
arrivait,
Ses sept têtes cornues et sa flamme qui
le suivait.
D’une main il prit son étole, de l’autre
son sabre,
Et s’avança à sa rencontre, hardi et
sombre.
De l’étole il fit un bouclier, protégé
Du feu du monstre qui, étonné et piégé,
Recula d’abord, puis revint à la charge.
Le héros le retint à l’aide de sa targe
Et lui assena un coup tellement puissant
Qu’il lui coupa quatre têtes, en lui
cassant
Deux cornes. Il frappa les trois autres
têtes
Qui tombèrent à côté du corps de la
Bête.
Ne pouvant ni lancer du feu ni respirer,
Elle ne tarda pas, sanglante, à expirer ;
Jean coupa ses sept langues, souvenirs
de son courage,
Et la laissa morte et ne montrant plus
sa rage.
La fille du roi revint au palais. Lui,
sa cour,
Et tous se réjouirent de la voir vivre
toujours.
[A SUIVRE]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
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La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2166.
mardi 6 janvier 2015
Conte: Jean sans Peur (Partie IV)
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