Histoire de l'envieux et de l'envié (partie III)
Poèmes de "la série Mille et une Nuits":
De revoir leur
chef les derviches étaient contents
Et ils furent
étonnés de l’entendre contant
La trahison de l’hôte,
âme sinistre et mauvaise.
Quand dans sa
cellule il fut plus à son aise,
Il vit le chat
noir dont il avait ouï parler
Qui vint frotter
contre lui son dos et miauler.
Il lui arracha
sept brins de poils de la queue,
Remède bien
précieux et infaillible que
Le derviche cacha
dans sa cellule avec soin
Pour qu’il s’en
servît quand il en aurait besoin.
Le Sultan vint, le
jour suivant, n’ayant de cesse
De vouloir guérir
la malheureuse princesse,
Au couvent du
derviche avec ses officiers.
Le bon homme n’oublia
pas de le remercier
D’être venu, en le
recevant dans son domaine.
« Sheikh, lui
dit-il, savez-vous ce qui m’amène ?
La princesse est
souffrante et j’aimerais la guérir.
S’il lui arrive
malheur, je pourrais en mourir,
Et plus que la
lumière de mes yeux elle m’est chère. »
« Mon
seigneur, répondit le derviche, j’espère
Que grâce à Dieu
et mes prières elle guérira.
Je connais un
moyen qui la soulagera ;
A son mal il n’y a
qu’un unique remède,
Elle n’est point
malade mais un djinn la possède,
C’est ce que m’ont
dit à son sujet les esprits. »
Le Sultan,
transporté de joie et fort surpris
Et réconforté par
ces étranges présages,
Fit venir sa
fille. Un voile couvrait son visage,
Une suite de
femmes et d’eunuques l’accompagnait,
On avait pris soin
de lui lier les poignets
Pour qu’elle ne se
fît nul mal. Sur sa tête frêle,
Le chef des
derviches fit tenir un poêle,
Et quand il eut
posé, par l’encens parfumés,
Les sept brins de
poils sur les charbons allumés,
On entendit un
grand cri, et tout de suite
Le génie Maimoun,
fils de Dimdim, prit la fuite.
D’un geste
délicat, la princesse porta
La main à son
voile qu’aussitôt elle ôta
En s’écriant : « Où
suis-je ? Et qui m’a amenée
Dans cet endroit
où j’ai été abandonnée ? »
A ces paroles le
Sultan son père, joyeux,
Embrassa sa fille
et la baisa aux yeux.
Il dit au derviche : « Je
vous fais mon gendre,
Ma fille est à
vous si vous daignez la prendre
Pour femme, et je
crois qu’elle ne peut que vous choisir. »
Quand mourut, en
peu de temps, le premier vizir,
Le Sultan nomma le
derviche à sa place,
Etant lui-même
mort sans enfant mâle de sa race
Pour le remplacer,
d’un commun consentement
On nomma le
derviche Sultan augustement. »
Le jour qui
paraissait fit taire la conteuse
Et le roi
Schahriar, l’âme devenue songeuse,
Dit : « L’envié
mérite sa couronne, et l’envieux
Ne mérite, lui, qu’un
prompt châtiment de Dieu.
J’espère qu’il
mourra d’amertume et de rage
Car il est traître
et lâche et n’a aucun courage. »
Et le roi se leva,
impatient de savoir
La suite de ce
récit, et aussi de revoir
La princesse
Scheherazade, aussi belle que savante,
Et d’écouter sa
douce voix la nuit suivante.
[A SUIVRE]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
|
La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2180.
lundi 17 février 2014
Histoire de l'Envieux et de l'Envié (partie III)
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