dimanche 16 février 2014

Histoire de l'Envieux et de l'Envié (partie II)

Histoire de l'envieux et de l'envié (partie II)

Poèmes de "la série Mille et une Nuits":
 
Le lendemain, la belle Scheherazade par ces termes
Commença son récit, malgré ses alarmes :
« Le vieux puits où l’envié par l’envieux fut jeté
Par des génies et des fées était habité,
Qui jugèrent bon de secourir cette victime.
Ils le reçurent et le portèrent, magnanimes,
Pour éviter que le bon derviche tombât
Sur leurs bras et aussi sur leurs ailes jusqu’au bas.
L’envié, sans qu’il sût au juste par quel prodige,
Fut sauvé de la mort affreuse que lui inflige
La cruauté de son ennemi obstiné
Et il en remercia le ciel, fort étonné.
Il entendit une douce voix dans l’ombre
Qui dit : « Cet homme que nous sauvâmes d’une mort sombre
Est illustre pour son immense charité
Et nul autre mortel ne l’égale en bonté.
Il a fui son voisin courroucé par l’envie
Qui a conçu un noir dessein contre sa vie. »
Une autre voix, douce comme la première, repartit :
« Pour sauver sa fille, le Sultan consentit
A séjourner dans la ville la plus voisine
Et la recommander à ses prières divines.
Du génie Maimoun, fils de Dimdim, amoureux
De sa beauté, ce père amer et malheureux
Ne sait pas que sa fille charmante est possédée.
Mais par ce bon derviche elle pourrait être aidée,
La chose est très aisée, vous allez la savoir.
Il a dans son couvent un étrange chat noir
Qui au bout de la queue a une blanche tache.
Pour guérir la princesse, il faut qu’il en arrache
Sept brins de poils et qu’il les brûle dans l’encens,
Et tout autre remède est vain et impuissant.
Elle guérira quand elle sera parfumée
De cette bienfaisante et salutaire fumée. »

Le derviche, attentif à tout cet entretien,
L’écouta, silencieux, et il n’en perdit rien.
Toute la nuit les bonnes fées et les bons génies,
Etranges créatures dans ce puits réunies,
Gardèrent un grand silence, et quand parut le jour,
Avant qu’il ne pût les louer pour leur secours,
Quand il se réveilla elles s’envolèrent.
Le soleil rendit la citerne plus claire
Et le bon derviche vit, malgré son effroi,
Qu’elle était démolie en plusieurs endroits
Et il trouva, l’âme de joie toute pleine,
Un grand trou par où il put sortir sans peine.

  [A SUIVRE]


Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène      

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