Histoire de l'envieux et de l'envié (partie II)
Poèmes de "la série Mille et une Nuits":
Le lendemain, la
belle Scheherazade par ces termes
Commença son
récit, malgré ses alarmes :
« Le vieux
puits où l’envié par l’envieux fut jeté
Par des génies et
des fées était habité,
Qui jugèrent bon
de secourir cette victime.
Ils le reçurent et
le portèrent, magnanimes,
Pour éviter que le
bon derviche tombât
Sur leurs bras et
aussi sur leurs ailes jusqu’au bas.
L’envié, sans qu’il
sût au juste par quel prodige,
Fut sauvé de la
mort affreuse que lui inflige
La cruauté de son
ennemi obstiné
Et il en remercia
le ciel, fort étonné.
Il entendit une
douce voix dans l’ombre
Qui dit : « Cet
homme que nous sauvâmes d’une mort sombre
Est illustre pour
son immense charité
Et nul autre
mortel ne l’égale en bonté.
Il a fui son
voisin courroucé par l’envie
Qui a conçu un
noir dessein contre sa vie. »
Une autre voix,
douce comme la première, repartit :
« Pour sauver
sa fille, le Sultan consentit
A séjourner dans
la ville la plus voisine
Et la recommander
à ses prières divines.
Du génie Maimoun,
fils de Dimdim, amoureux
De sa beauté, ce
père amer et malheureux
Ne sait pas que sa
fille charmante est possédée.
Mais par ce bon
derviche elle pourrait être aidée,
La chose est très
aisée, vous allez la savoir.
Il a dans son
couvent un étrange chat noir
Qui au bout de la
queue a une blanche tache.
Pour guérir la
princesse, il faut qu’il en arrache
Sept brins de
poils et qu’il les brûle dans l’encens,
Et tout autre
remède est vain et impuissant.
Elle guérira quand
elle sera parfumée
De cette
bienfaisante et salutaire fumée. »
Le derviche,
attentif à tout cet entretien,
L’écouta,
silencieux, et il n’en perdit rien.
Toute la nuit les
bonnes fées et les bons génies,
Etranges créatures
dans ce puits réunies,
Gardèrent un grand
silence, et quand parut le jour,
Avant qu’il ne pût
les louer pour leur secours,
Quand il se
réveilla elles s’envolèrent.
Le soleil rendit
la citerne plus claire
Et le bon derviche
vit, malgré son effroi,
Qu’elle était
démolie en plusieurs endroits
Et il trouva, l’âme
de joie toute pleine,
Un grand trou par
où il put sortir sans peine.
[A SUIVRE]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
|
La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2180.
dimanche 16 février 2014
Histoire de l'Envieux et de l'Envié (partie II)
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