Histoire de l'envieux et de l'envié (partie I)
Poèmes de "la série Mille et une Nuits":
Scheherazade dit : « Mon
seigneur, des vices humains
L’envie est le
plus sombre et aussi le plus vain
Car nous sommes
éphémères et tous misérables.
Il y avait, dans
une ville considérable,
Deux voisins, et l’un
d’eux jalousait violemment
L’autre, au point
qu’il quitta, un jour, soudainement,
Sa demeure qu’il
vendit, loin de son ménage
Fuyant de son
ennemi l’incommode voisinage
Car malgré ses
bontés il en était haï.
Se retirant à la
capitale du pays,
Il acheta une
maison dont la cour était grande,
Le propriétaire
lui fit volontiers l’offrande
D’une vieille
citerne qu’on n’utilisait plus
Et qui était dans
un rustique jardin qui plut
A l’envié, dont la
paix lui semblait assurée,
A l’abri de l’envieux,
d’une vie retirée
Jouissant enfin
dans son solitaire foyer.
A la méditation il
voulut s’employer
Et ne point vivre
dans l’oisiveté des riches,
Et prit, pour ce
faire, l’habit de derviche.
Sa demeure s’emplit
bientôt de ses pareils
Et il devint
fameux, et comme le soleil
Dans toutes les
villes proches répandit sa lumière.
On venait de bien
loin pour ouïr ses prières,
Il était honoré et
il était chéri.
Son ennemi n’était
point encore guéri
De son envie, et
ces nouvelles lui déplurent
Tellement, qu’il
quitta sa maison à toute allure
Et abandonna ses
affaires, sombre et violent,
Afin d’aller
perdre son voisin insolent
Qui le reçut avec
beaucoup de bienveillance
Et qui l’embrassa
en lui faisant confiance.
L’envieux lui dit : « Jusqu’à
vous je suis arrivé
Pour être
pardonné, et je veux en privé
Vous entretenir d’une
importante affaire. »
Ce fallacieux
discours ne manqua point de plaire
Au bon homme, qui en
l’entendant ordonna
A ses derviches
que son commandement étonna
De se retirer sans
tarder de leurs cellules.
A son ancien
voisin il dit ensuite, crédule :
« Allons nous
promener, je vous prie, dans la cour. »
Voyant que nul ne
peut venir à son secours,
Pour l’occuper il
lui dit des balivernes
Et, quand ils se
trouvèrent au bord de la citerne,
Le poussa
violemment et le jeta dedans,
Et les ténèbres et
la solitude l’aidant,
S’en alla
promptement, content de son ouvrage,
En pensant qu’il
avait assouvi sa rage
Et que l’objet de
sa jalousie était mort.
Mais, comme vous
allez le voir, il se trompait fort. »
[A SUIVRE]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
|
La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2180.
samedi 15 février 2014
Histoire de l'Envieux et de l'Envié (Partie I)
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