jeudi 21 août 2025

Séparation

 séparation

Le soleil est radieux
Quand le jour rayonne
Doucement dans tes yeux
Dont l’amour pardonne.

La nuit la plus pure
Qui apaise mon cœur
Est ta chevelure,
Cet abîme vainqueur.

Je compte les étoiles
De mes nuits sans toi,
Beauté sur le temps voile
Et le ciel de ton toit.

J’attends et j’espère ;
Je t’espère et j’attends,
Pour qu’un vent prospère
Me t’amène en chantant.

Mais la mer me sépare
De ton port qui reluit,
Tout loin de toi m’effare,
Le jour comme la nuit,

Et je t’attends, ma douce,
Pour que je sois sauvé
Du monde qui courrouce
Tout ce que j’ai rêvé,

Et ton souvenir pousse
Comme dans un jardin,
Dans mon âme, ma douce,
À l’abri des humains.


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène

mercredi 30 juillet 2025

Distance

 Distance

Que l’amour est grand, que le souvenir est doux !
Devant la vaste mer qui comme moi pense,
Pareil au pêcheur qui attend sa récompense,
Je compte les flots bleus me séparant de vous.

Que l’amour est grand, que le souvenir est doux !

Devant l’horloge pendue qui expire au mur
Et pousse des râles sombres et monotones,
Sentant la caresse pâle de l’automne,
Je compte les heures et mon trépas est sûr.

Je compte les heures et mon trépas est sûr.

En contemplant le ciel de printemps et d’hiver
Dont la grandeur berce mon humble solitude,
Je compte avec ferveur, empli de mon étude,
Toutes les étoiles de l’immense univers.

En contemplant le ciel de printemps et d’hiver.

J’énumère, au fond des bois qui semblent infinis,
Les arbres, les ruisseaux, les soleils, les brises,
Seul avec mon cœur que le destin froisse et brise
Et que pourtant la Muse au front hagard bénit.

Seul avec mon cœur que le destin froisse et brise.

Le monde est effrayant et la nuit fait peur,
Loin de vous, mes démons soudain tous reviennent,
Loin de vous s’ouvrent toutes mes plaies anciennes
Et je suis habité par d’antiques terreurs.

Le monde est effrayant et la nuit fait peur.

Et je suis las du feu permanent, éternel,
Qui me dévore tout entier et me consume ;
Je suis un vieil autel qui au temple fume
Mais dont les parfums ne vont jamais jusqu’au ciel.

Je suis un vieil autel qui au temple fume.

Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène

lundi 28 juillet 2025

Monologues

 MOnologues

Je dis à la brise qui passe :
« Si tu n’es pas encore lasse,
Va dire à celle au front vainqueur
Que je l’aime de tout mon cœur. »

Je murmure au soleil qui brille :
« Elle est ma seule famille,
Reluis donc plus fort, s’il te plaît,
Montre-moi sous quel ciel elle est. »

Je tutoie la mer qui gronde :
« Toi qui vas partout dans le monde
Ô mer qui connais tous les ports,
Je veux la voir avant la mort. »

J’appelle les forêts sombres :
« Est-elle cachée dans vos ombres ?
Rendez-moi mon unique amour
Et la souveraine de mes jours. »

J’apostrophe la ville blême :
« Sais-tu à quel point je l’aime ?
Où la caches-tu, sous quel toit ?
Elle a été ravie par toi. »

Je chuchote à la fleur qui s’ouvre :
« Son parfum, le seul qui m’enivre,
Est plus doux que tous tes parfums,
Et elle me berce sans fin. »

Je la réclame au nuage :
« L’as-tu vu passer, volage,
Auréolée de sa beauté
Et de son sourire indompté ? »

Je répète à la nature
Son nom doux qui me torture,
Mais elle ne me répond pas,
Et je suis ténébreux et las.


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdene

dimanche 27 juillet 2025

Fors intérieurs

 fors intérieurs

J’entends mon sang couler dans mes veines
Avec la force d’un torrent nombreux,
Prêt à inonder les cités humaines
Qui dorment de leur sommeil ténébreux.

Mon cœur bat avec la même violence
Qu’une tempête immense qui s’abat,
Dans la nuit et dans le silence,
Sur la terre qui fuit le combat.

Je lis dans ma formidable mémoire
Comme dans un livre éternel, ouvert,
Empli de ratures, de lignes noires,
De chevelures, de parfums, de prés verts.

Un chant triste maintes fois s’élève
Dans mon esprit qui chérit les soleils,
Et moi, je le contemple et je rêve,
Enivré par les vapeurs du sommeil.

Tout entre en moi, la brise et l’orage,
Le printemps et l’hiver, la nuit, le jour,
La peur que réclame le vrai courage
Et la mort qu’exige le vrai amour ;

J’aime les énigmes et les contraires,
J’absorbe tout comme un chiffon maudit,
Et je cours comme un vent téméraire
Dans les grands palais et les verts taudis.

Qui suis-je ? Je suis le glaive et la lyre,
Je suis le berceau, je suis le tombeau,
Je suis le courroux et le sourire,
Le carrefour de l’horrible et du beau ;

Où vais-je ? Je vais au néant, peut-être,
Mais j’aime bien croire, ô mon cœur, qu’ailleurs,
Il reste pour moi, loin du monde traître,
Un peu de verdure et un peu de douceur.


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène

jeudi 24 juillet 2025

Hiérophanies

 hiérophanies


La nuit lourde voile l’autoroute bruyante,
Chacun, mort ou salut, va vers son seul destin,
Et l’homme fatigué des éternels matins
Aime cette sombre voix qui, le soir, chante.

L’arbre chenu lutte contre la jeune pierre,
Il est faible, mais il est debout, funéral
Et hanté par l’épouvantement minéral ;
C’est un beau vestige d’une ancienne lumière.

L’humble rond-point tourne sans cesse sur lui-même,
Serpent du caducée ou de Toutankhamon,
Symbole élevé comme un fantastique mont,
Qui est évanescent, pourtant, et qui est blême.

Les graffitis divers, amoureux ou obscènes,
Crient sur les murs jaunes et souillés en rêvant,
Comme tout ce qui est écrit ils sont vivants,
Expressions fauves des émotions humaines.

Les métros traversent le cœur de la ville,
Son vieux cœur pierreux qui bat opiniâtrement,
Barques de Charon mais qu’il conduit autrement
Dans les profondeurs des ténèbres subtiles.

Une fontaine est là que la mousse ronge,
Quelque eau y coule encore, elle pleure toujours,
Elle a des souvenirs, elle a vu des amours,
Et maintenant, dans la solitude elle songe.

Le béton dit quelque chose au cosmos immense,
Il veut interroger les constellations,
Les étoiles, les cieux, les astres, les nations,
Et j’entends souvent ce que le béton pense.

Tout cela se confond, rêve et se mélange,
Et j’aime contempler ces mouvants hasards
Qui attirent mon cœur et bercent mes regards,
Dans la ville éternelle et qui toujours change.


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène

mercredi 23 juillet 2025

Lettre au Temps

lettre au temps

Temps, où est ma jeunesse
Et où sont tous mes amis ?
Où est le dard qui blesse
Mon vain cœur qui frémit ?

Où est mon insouciance ?
Où sont tous mes cheveux,
Mes illusions, mes stances,
Mes rires et mes vœux ?

Où est ma lyre ancienne ?
Mes vers sont vains, chétifs,
Pour qu’un mort y revienne
Avec ses chants plaintifs,

Couvert, dans la nuit noire
Cachant la création,
Du linceul sans gloire
Des mortelles nations !

Où sont mes vieilles joies,
Mes antiques soleils ?
Mon cœur cassé se noie ;
Ô mers de sang vermeil,

Ô adolescences
De l’âme et de l’esprit,
Ô vagues confidences
Des pesants manuscrits !

Aux poètes antiques,
Aux mages, aux rêveurs,
Je laisse les épiques
Aurores sans douleur,

Et moi, dans l’ombre,
Je prends un continent
Plus petit, plus sombre,
Emplis de revenants,

Où spectre magnifique,
Je règne sur les morts
Dans les forêts nordiques
Dont seul le brouillard sort.


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène

vendredi 18 juillet 2025

Poésie sombre

poésie sombre

Avant que la mort ne nous emporte
Sur son aile sombre comme la nuit,
Que l’amour éternel nous réconforte,
Que l’amour demeure, puisque tout fuit !

J’ai souvent été, chère enchanteresse,
Plus seul qu’un cadavre dans son cercueil,
Et j’ai souffert de la froide caresse
Des maladies, des exils et des deuils ;

Comme un brouillon froissé de poète,
Mon cœur a été déchiré, jeté
Aux profondeurs de la géhenne inquiète,
Rongé, cassé, sanglant, déchiqueté ;

J’ai traversé des royaumes plus sombres
Que le royaume souterrain des morts,
De même que la nuit a beaucoup d’ombres,
Moi, ma belle, j’ai beaucoup de remords.

Comment te dire le mal qui me ronge
Et qui m’empêche, la nuit, de dormir,
Mes insomnies, mes blessures, mes songes
Et les fantômes qui me font frémir ?

Mon cœur est un appartement humide
Peuplé de rongeurs et de souvenirs,
J’ai perdu mes illusions livides
Qui sont muettes comme des menhirs ;

J’ai perdu des amis et des roses
Oubliées comme des noms passagers
Dans les pages des vieux livres moroses ;
Ma lyre, jadis dorée, a changé,

Il n’en sort que des poésies amères,
Et il ne reste plus rien dans mon cœur,
Hormis tes rayons et ta lumière
Et ton amour invincible et vainqueur !


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène

jeudi 26 juin 2025

Hymne à ma famille

hymne à ma famille

Quand tu ouvres les yeux, le soleil se lève
Pour ton père qui te contemple et qui rêve
Ô ciel qui m’appartient, ô ineffable azur,
Ange innocent dont je chéris le regard pur !
Bien que nulle grâce ici-bas ne soit complète,
Toi et ton frère, mes deux amours, vous l’êtes,
Il me suffit, pour être heureux matin et soir,
De vous voir aujourd’hui et demain vous revoir.
Je n’oublie pas votre douce et radieuse mère
Qui m’est un asile dans ce monde éphémère
Et qui me rend plus fort, plus grand, plus amoureux,
Et comme vous a fait de moi un homme heureux.
Certains ont des trônes, moi j’ai une famille,
Un toit, une épouse, un fils et une fille,
Une lyre qui chante en ce monde cruel,
Et c’est assez, car ces présents viennent du ciel.


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène

samedi 24 mai 2025

La ville, la nuit

la ville, la nuit

La ville est sombre et emplie de dangers
À cette heure où tout guette et pense,
Les ténèbres, comme une récompense,
Encouragent à rêver et à changer.

Le poète et le voleur, tous les deux,
Se mettent à chérir cette paix confuse ;
L’un appelle de ses vœux la Muse
Et l’autre poursuit ses desseins hideux.

On entend tous les vieux arbres pousser
Et les racines autour de soi croître,
On entend hurler les chiens sans maîtres
Et les chats affamés se courroucer.

L’Insomnie aux yeux toujours ouverts
Erre dans les appartements humides
Et elle contemple les lits vides,
Pareils, dans l’ombre, à des cercueils déserts ;

Les Amours, se levant de leur sommeil,
Lisent les lettres électroniques
Comme on lirait de vieilles chroniques
Empoussiérées par les siècles vermeils ;

Le Désir impitoyable et grondeur
Ronge les corps fatigués de la vie
Et sourit à sa frêle sœur, l’Envie
Qui a pour mission de ronger les cœurs ;

Maigre comme un Satyre, infâme et grand,
Le Meurtre, pareil aux somnambules,
Dans les ruelles sombres déambule,
Fantôme fatigué et aberrant.

La ville est pleine de hasards divers ;
Comme une bûche énorme qui crépite,
La ville se lamente et médite
En cette nuit ténébreuse d’hiver. 


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène

dimanche 4 mai 2025

Chanson

chanson

Près de mon cœur qui t’adore,
Fais rayonner ton aurore,
Afin de dissiper la nuit
Qui me tourmente et me poursuit !

Près de mon cœur qui t’adore,
Fais rayonner ton aurore !

Insondable créature,
Ta beauté est douce et plus pure
Qu’un ciel limpide de printemps,
Dans la course glacée du temps ;

Près de mon cœur qui t’adore,
Fais rayonner ton aurore !

Tes yeux content des histoires
Qui ne sont pas forcément noires
Comme tes yeux sont ténébreux,
Nombreuses comme ils sont nombreux.

Près de mon cœur qui t’adore,
Fais rayonner ton aurore !

Tout ton être, belle madone,
Est vaste et toujours rayonne
Comme un grand soleil de la chair,
Insaisissable comme l’air ;

Près de mon cœur qui t’adore,
Fais rayonner ton aurore !

Ma tempête, ma récompense,
Mon amour, comme toi immense,
Aime la nuit de tes cheveux,
Et mon cœur bat comme tu veux !

Près de mon cœur qui t’adore,
Fais rayonner ton aurore !

Mon esprit vaincu s’égare
Dans ton océan qui effare
Les poètes, pâles marins,
Avec ses grands écueils d’airain !

Près de mon cœur qui t’adore,
Fais rayonner ton aurore !

J’entends ton parfum magnifique
Qui vient comme une musique
Bercer mes sens avec ferveur,
Et il me rend triste et rêveur ;

Près de mon cœur qui t’adore,
Fais rayonner ton aurore !

Et mon âme est attentive,
Chaque fois que tu arrives
Comme un rayon inopiné,
Avec tes orgueils pardonnés !

Près de mon cœur qui t’adore,
Fais rayonner ton aurore !


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène