samedi 24 mai 2025

La ville, la nuit

la ville, la nuit

La ville est sombre et emplie de dangers
À cette heure où tout guette et pense,
Les ténèbres, comme une récompense,
Encouragent à rêver et à changer.

Le poète et le voleur, tous les deux,
Se mettent à chérir cette paix confuse ;
L’un appelle de ses vœux la Muse
Et l’autre poursuit ses desseins hideux.

On entend tous les vieux arbres pousser
Et les racines autour de soi croître,
On entend hurler les chiens sans maîtres
Et les chats affamés se courroucer.

L’Insomnie aux yeux toujours ouverts
Erre dans les appartements humides
Et elle contemple les lits vides,
Pareils, dans l’ombre, à des cercueils déserts ;

Les Amours, se levant de leur sommeil,
Lisent les lettres électroniques
Comme on lirait de vieilles chroniques
Empoussiérées par les siècles vermeils ;

Le Désir impitoyable et grondeur
Ronge les corps fatigués de la vie
Et sourit à sa frêle sœur, l’Envie
Qui a pour mission de ronger les cœurs ;

Maigre comme un Satyre, infâme et grand,
Le Meurtre, pareil aux somnambules,
Dans les ruelles sombres déambule,
Fantôme fatigué et aberrant.

La ville est pleine de hasards divers ;
Comme une bûche énorme qui crépite,
La ville se lamente et médite
En cette nuit ténébreuse d’hiver. 


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Mon avis sur cet article: