un naufrage
Pierre-Émile
Berthélemy, Après la tempête (1859)
Le
vaisseau brisé par la mer sauvage,
Les
voiles déchirées, les mâts cassés,
Vêtu
de haillons, sommeille, lassé,
Comme
un pauvre hère sur le rivage.
Il
n’est plus qu’un débris hideux, immense !
Loin
du doux port il s’est aventuré
Et
l’orage bourreau l’a torturé !
Fouetté
par les flots sans clémence,
Flagellé
par la houle qui gronde,
Ecartelé
enfin par les écueils,
Il
a fait porter des habits de deuil
A
cent veuves maudissant les ondes !
La
tempête fut tellement violente
Que
tout périt ; pâles et sans linceuls,
Loin
de leur fils et de leurs femmes, seuls,
Des
marins aux poitrines sanglantes
Sont
jetés sur la paisible grève,
Pareils
à de nauséabonds déchets,
Viande
ensanglantée pendue au crochet,
Et
tout cela pourrit lentement et rêve.
Seul
un chien a survécu ; il hurle
Et
triste, renifle son maître mort,
Il
va périr, peut-être, loin du port,
Bercé
par l’océan qui déferle.
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
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La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2164.
lundi 12 décembre 2016
Un naufrage
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