dimanche 11 décembre 2016

Cosette

cosette

Émile-Antoine Bayard, Illustration pour Cosette (1862)

Pieds nus sous la pluie cruelle
Qui lui fera des bleus partout,
Tenant un balai plus grand qu’elle,
Cosette, opprimée par la toux,

Domestique frêle et rose,
Vêtue d’un éternel haillon,
Enfant devenue une chose,
Soupire loin des rayons !

Son horrible maigreur rappelle
Celle d’un chien mal nourri,
Avant, pourtant, elle était belle,
Jeune fruit tombé qui pourrit !

Elle craint tous les adultes
Et n’ose parler qu’en tremblant
Du bâton ou de l’insulte
Qui brisent son petit corps blanc ;

Elle souffre comme une femme,
Esclave de la Thénardier,
Marâtre sombre et infâme,
Et veut jouer et étudier

Comme on le fait à son âge ;
Son supplice va-t-il finir ?
Elle croit voir dans l’orage
Fantine, sa mère, revenir.


Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène 

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