vendredi 9 décembre 2016

Le meurtre des jeunes princes

Le meurtre des jeunes princes

Félix-Joseph Barrias, Le meurtre des jeunes princes (1856)

Forrest et Dighton, scélérats moroses,
Pour le roi Richard tuant ses neveux,
Contemplent leurs victimes aux joues roses,
Pauvres petits anges aux blonds cheveux.

Les enfants dorment dans la même couche
En mêlant leurs ailes et s’enlaçant,
Sans voir venir leurs bourreaux farouches,
De leur sommeil paisible et innocent ;

Frêles fleurs qui ont la même tige,
Ils ont aussi le même doux parfum
Qui à leurs bourreaux donne le vertige
Du crime énorme et du remords sans fin !

Sur leur oreiller empli de lumière
Aussi tendre que le sein maternel,
Est posé un livre de prières
Qui leur fait croire à l’Éden éternel,

Un souffle de leurs lèvres entrouvertes
Sort, subtil, empli de bénédictions,
Rêvant d’oiseaux blancs et de forêts vertes
Et de ruisseaux dans des dérélictions !

Forrest tremble, bien qu’il soit infâme,
Dighton frissonne, bien qu’il soit sans cœur, 
Ils vont bientôt tuer ces deux âmes
Et vont assassiner ces deux lueurs.


Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène 

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