La mort de priam
Jules Lefebvre, La mort de Priam (1861)
Priam, vieillard
auguste à la barbe blanche,
Faible comme un
oiseau tombé de sa branche,
Les ailes
brisées par les houles de l’hiver,
En vain implore Zeus
et mille dieux divers.
Son roi allant
mourir, toute Troie est morte.
L’ennemi achéen
est entré par la porte
Comme un hôte,
et toute la capitale blême
Frémit des coups
d’Ulysse et de Néoptolème.
Troie s’embrase
soudain, comme un radieux flambeau !
Un soleil s’y
lève, sinistre et pourtant beau,
Elle s’emplit de
sang et s’emplit de cendres ;
On n’a point
écouté Laocoon et Cassandre !
Tout s’enflamme
plus vite, enivré par l’alcool,
La ville
chancelle et on lui coupe le col,
Réveillée tout à
coup de son sommeil sombre
Par les coups
des épées qui reluisent dans l’ombre !
Dans l’épaisse
fumée qui vole des remparts
Les Troyennes
cherchent leurs fils, de toutes parts
On entend de
grands cris ainsi que des prières
Aux dieux et à l’ennemi ;
les dagues meurtrières
Et les longues
épées font un carnage inouï
Tout court dans
le linceul énorme de la nuit !
Le vieux Priam, vaincu
et sentant sa fin proche,
A Néoptolème
vainqueur, cœur de roche,
Dit : « Le
roi est toujours l’ennemi le plus haï ;
Tue-moi autant
de fois que mon pauvre pays. »
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
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La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2180.
jeudi 24 novembre 2016
La mort de Priam
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