samedi 22 octobre 2016

La Mort de Sardanapale

la mort de sardanapale

Eugène Delacroix, La Mort de Sardanapale (1827)

« Je vais bientôt mourir ; que tout meure! 
Mes chevaux et les murs de mon palais,
Ma ville, mes femmes et mes valets,
Ordonne Sardanapale, à cette heure !

Tuez tout ! que rien après moi ne vive !
Que tout devienne un immense tombeau !
Eteignez le soleil et les flambeaux,
Que la vie dans les ténèbres me suive ! »

Et grave, il contemple, sur sa couche,
Le massacre colossal, sans remords, 
Faisant tout mourir pour braver la Mort,
Son œil noir empli de choses farouches !

Au cœur une fureur orientale,
Il entend tout crier et tout gémir,
Et il attend lui-même sans frémir
Venir lentement son heure fatale ;

La fumée qui monte et le sang qui coule
Bercent doucement son horrible cœur,
Il est vaincu ; il est aussi vainqueur !
Sa ville gronde comme la houle

Devenue soudain un bûcher énorme !
« L’ennemi ne trouvera qu’un désert ,
Pense le roi content, la Mort me sert,
Le Trépas est mon bouffon difforme. »


Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène

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