dante et virgile aux enfers
Eugène Delacroix, La Barque de Dante ou Dante et Virgile aux enfers (1822)
Tandis que Phlégias, d’une main sûre,
Gouverne sa barque et les sombres flots
Qui font entendre leurs rauques sanglots,
Les morts l’accablent de leurs morsures ;
Comme une meute terrible et nombreuse,
Bêtes fauves dont le cœur est amer,
L’écume aux lèvres comme dans la mer,
Ils hurlent dans les ondes ténébreuses,
Se battent, se mordent et se déchirent,
Répandant partout leurs sanglants lambeaux,
Leurs yeux reluisent comme des flambeaux
Et les néants profonds les attirent !
Virgile, résigné et tragique,
Appesanti d’inutiles lauriers,
Contemple ces inlassables guerriers,
Triste et le cœur vaguement nostalgique,
Dante lève sans but sa main tremblante,
Comme un invisible bouclier,
Et il voudrait soudain oublier
Ces choses féroces et nonchalantes !
Le firmament qu’éclaire un incendie,
Le feu qui embrase les criminels,
Aussi sombre que le Styx éternel
Et putride comme une maladie,
S’étend, lourd et incommensurable,
Empli lui aussi de flots paresseux,
Du monde qui gémit vêtement crasseux,
Haillon de l’univers misérable.
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
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La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2180.
vendredi 21 octobre 2016
Dante et Virgile aux enfers
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