LE crâne de Yorick
Eugène Delacroix, Hamlet et Horatio au cimetière, (1839)
Deux rustres armés de leurs pelles
Creusent une fosse en chantonnant,
Sans que le mort ne leur rappelle
Leur destin, jurant et tonnant,
L’un d’eux tend à Hamlet le crâne
Du squelette décapité :
« Parbleu ! on dirait un âne ! »
S’écrie avec hilarité
Le maroufle philosophe ;
« C’est Yorick, dit l’autre, un bouffon !
Ce n’est pas une catastrophe,
Il est roide comme un chiffon !
Enragé farceur ! sur la tête,
Il m’a versé, un jour, du vin !
La peste emporte cette bête !
Maintenant il farcera en vain ! »
Hamlet, lui, devient livide,
Et songe à son ami rieur
En jetant le crâne vide
Gardant le sourire railleur
De la Mort qui erre et fauche
Les rois comme les amuseurs
De ce même geste gauche
De ces deux stupides creuseurs !
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
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La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2180.
jeudi 20 octobre 2016
Le crâne de Yorick
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