CONTE: il faut mourir (partie I)
I. La quête de Grantesta
Il y avait un
homme qui était si savant
Que parmi les
sages vieillards, morts ou vivants,
Aucun ne lui
était jadis comparable.
Il s’appelait
Grantesta, héros de cette fable.
Un jour, après
avoir à Rome étudié,
Il alla voir sa
mère, au village oublié
Qu’ils
habitaient tous deux. Il se mit en route,
Et quand il s’arrêta
pour manger sa croûte,
Il vit un doux
vieillard aux longs et blancs cheveux.
« Où vas-tu ? »,
lui demanda-t-il. « Pourquoi ? » « Je veux
Suivre la route
avec toi, si ta route est mienne. »
« Je m’en
vais, et je veux que rien ne me retienne,
Surtout un gueux
de ton espèce, vain mendiant. »
« Respecte
un blanc vieillard de l’aider te priant,
Tu es jeune et
tu es fort, aide ma faiblesse. »
« Me
crois-tu ton valet ? va-t’en et me laisse.
Sais-tu quel est
mon nom ? je suis Grantesta
L’homme le plus
savant qui ici-bas resta
Après la mort,
jadis, de tous les vieux sages.
Disparais, le
vieillard, quitte mon passage. »
« Je vois,
bien qu’au départ je ne l’aie point pensé,
Répondit le vieillard,
que tu es insensé
Et que ta vanité
n’a point d’égale.
Prends garde,
car elle peut t’être fatale. »
Et voilà le
mendiant tout à coup transformé
En jeune homme,
qui dit à ce fat alarmé :
« Jamais tu
ne vaincras la mort toute-puissante,
Grand sage,
Grantesta, âme évanescente
Que le néant
prendra, comme il prend tout, un jour.
Ô, malheureux mortel,
à ta perte tu cours
On oubliera
jusqu’à ton nom, misérable. »
Grantesta s’écria :
« Ô présage effroyable !
Moi, mourir ?
que dis-tu, vaurien ? jamais, jamais !
Moi, mourir
comme un sot ? Que me dis-tu là ? Mais
Je suis le plus
sage des hommes sur terre ! »
« Tu
mourras, Grantesta. » « Jamais ! il faut que j’erre
Pour trouver le
pays où tout est éternel
Et où rien
ici-bas ne meurt sous le ciel. »
[A SUIVRE]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
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La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2182.
lundi 16 mai 2016
Conte: Il faut mourir (Partie I)
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