CONTE: LA BONNE SERVANTE (PARTIE Ii)
II. Le deuxième prodige qui sauva Ange, et ce qui
arriva au roi en faisant une promenade
Quand le roi rencontra Ange frémissante,
Il lui dit de sa voix auguste et
puissante :
« Ton pain est délicieux ; il
est fait joliment,
Et moi et la reine te faisons
compliment. »
Ange crut que le roi voulait se moquer d’elle
Et elle se mit à pleurer, l’enfant
fidèle
Qui, bien qu’il fût méchant, le voulait
bien servir.
« Qu’as-tu, Ange ? Par Dieu !
Je viens pour te ravir
Et toi tu pleures ? » « Ah !
sire, je suis partie
Prier à notre église, et je n’en suis
sortie... »
« Tu es une brave fille de prier
Dieu
Après une journée de travail bien
studieux.
Mais que diable ! cesse de pleurer
de la sorte. »
Ange s’attendait à une punition verte
Pour ne pas avoir fait, la pauvre !
son devoir,
Et elle s’étonna sur la table de voir
Le pain bien cuit et bien aligné, doux
délice
Tout doré et gonflé, fait par un
complice
Qui voulait la sauver du courroux royal
Et qui l’aimait sans doute et lui était
loyal.
« Qui a fait ce beau pain ? »
demanda alors Ange.
On s’étonna d’abord de sa question
étrange
Puis ce fut la reine qui répondit : « Allons,
Ne sois pas orgueilleuse, Ange. De ton
poêlon
Sache que nous voulons goûter d’autres
choses. »
Et Ange baissa sa tête et ses joues roses ;
Elle sut qu’une fille travailla ce
jour-là
A sa place, et qui à personne ne parla
Et lui était, à sa surprise, pareille.
Pendant cette journée que Dieu
ensoleille,
Le roi, qui se promenait, aperçut dans
le val,
Etonné de le voir, un étrange cheval
Qu’il vit tout à coup en ces lieux
apparaître
Et errait, semblait-il, sans avoir de
maître.
« Ah ! la belle bête ! »
se dit-il. Il s’approcha
Pour mieux l’admirer, et de la main le
toucha.
Mais l’animal était fougueux et
indomptable
Et se rua d’une façon redoutable
En blessant gravement le roi qu’on
transporta
Au palais. De son sort bientôt on alerta
Les plus savants médecins, qui alors accoururent
Et en foule aux portes du palais
parurent.
On leur promit mille récompenses ;
hélas,
Nul ne soigna le roi, gémissant, triste
et las
Et qui allait mourir. La bonne fillette
Pria longtemps pour lui et était
inquiète :
« Ah ! sauvez-le, Seigneur !
il se repentira,
Disait-elle, et les maux des pauvres
sentira.
Pardonnez-lui ses fautes, ô Dieu, pour
qu’il retrouve
Toute sa santé, et sa rédemption prouve. »
Quand elle finit sa prière, beau,
radieux,
Elle vit apparaître un saint ange de
Dieu
Qui lui dit : « Demande
du roi les nouvelles,
Et si la guérison lui demeure rebelle
Ce soir-là encore, je te dirai demain
Ce qu’il faut faire pour le guérir de
tes mains. »
[A SUIVRE]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
|
La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2164.
vendredi 3 juillet 2015
Conte: La bonne servante (Partie II)
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