I. Le prodige qui sauva Ange de la colère du roi, et
la mystérieuse voix qu’elle entendit à l’église
Jadis une bonne
et petite servante
Qui à aider les
pauvres était toujours fervente
Servait un roi
méchant et qui les détestait
Et pour qu’on
les chassât de sa cour insistait.
Ange, notre
servante, malgré sa défense,
– Ce que le roi
eût pris pour une sombre offense –
Leur portait
tous les jours de la viande et du pain,
Et tous les
miséreux lui embrassaient la main
Et ils levaient
leurs mains décharnées et frêles
Au firmament,
afin de prier pour elle.
Un matin que
Ange qui du palais sortait
Comme d’habitude
des provisions portait
Aux pauvres,
elle aperçut le roi redoutable
Qui lui demanda : « Qu’as-tu
pris de ma table ?
Où vas-tu ainsi
en te faisant oublier ?
Tu me caches quelque
chose en ton tablier ;
Qu’est-ce que c’est,
Ange ? Ta conduite est honteuse,
Ouvre ton
tablier, petite menteuse. »
La servante
tremblait et changeait de couleur ;
Son tablier
était rempli de douces fleurs
Quand elle l’ouvrit,
au lieu des royaux vivres.
« C’est
bien, lui dit le roi, il faut toujours suivre
Mes commandements,
et aux manants ne rien offrir
Car ils sont
fourbes et ils font semblant de souffrir. »
Quand le roi fut
parti, Ange vit, étonnée,
Car elle s’attendait
à être bâtonnée,
Les fleurs
redevenir pain et viande. Sans tarder,
La petite Ange
alla bientôt se hasarder
A les distribuer
à des pauvres hères
Qui l’attendaient,
rongés par la noire misère.
Un jour qu’elle
faisait son pain, elle entendit
La cloche du
village, se signa, attendit
Puis pensa : « Le
four n’est pas assez chaud encore ;
Pour le roi
cette heure-ci c’est son aurore.
Je vais laisser
ce pain ici et retourner
Après avoir
prié, afin de l’enfourner. »
Ange alla à l’église,
alluma un cierge
Et s’agenouilla près
de la sainte Vierge
En la priant
avec une telle ferveur
Que la nuit
arriva sans que son œil rêveur
Ne la vît. En
tremblant avec épouvante
Et comme réveillée,
la pauvre servante
Voulut partir,
craignant la colère du roi.
Elle entendit
une voix calmer son effroi :
« Ange,
sainte fille, le roi que tu irrites
Te récompensera
comme tu le mérites
Un jour.
Maintenant pars et ne crains nul hasard. »
Et Ange s’en
alla, car il était bien tard.
[A SUIVRE]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
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La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2164.
jeudi 2 juillet 2015
Conte: La bonne servante (Partie I)
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